Avant de débuter les phases finales du championnat de France dont elles détiennent le titre, les Filles de l’ASM Romagnat débordent de motivation. Plus solidaires que jamais, elles s’apprêtent à affronter les Montpelliéraines dans un stade Michel-Brun bouillant où elles lanceront la défense de leur bouclier (dimanche à 15 heures, entrée gratuite). Le coach des Jaune et Bleu, Fabrice Ribeyrolles revient sur cette saison et présente les forces en présence avant le choc de dimanche. Interview…

 

Fabrice tu disais en début de saison que le bouclier avait bouleversé le début d’année, à la veille de le défendre quel est ton point de vue ?
C’est certain que le titre a compliqué le début de saison par rapport à la fatigue et aux blessures. Nous l’avons payé avec de longues absences qui nous feront d’ailleurs défaut lors de ces phases finales. C’est le côté négatif, mais évidemment nous n’échangerions pour rien au monde, cela nous a poussés à nous ressaisir et réaliser une saison très correcte malgré un gros faux pas à Toulouse. Nous sommes toujours dans le coup malgré des absences importantes puisque sur nos 6 internationales 3 ne participeront pas à cette fin de saison (NDLR : les tricolores Elise Pignot et Caroline Thomas ainsi que l’italienne Francesca Sgorbini). Notre groupe est compétitif, jeune et plein de qualités, nous allons maintenant voir ce qu’il donne face à l’adversité que nous allons rencontrer dès dimanche face à Montpellier.

Penses-tu que la défense de ce titre apporte une pression ou une motivation supplémentaire pour les filles ?
C’est clairement une motivation. Nous avons été capables d’aller chercher ce titre, nous voulons montrer que nous sommes prêtes et motivées pour le refaire. Certes, nous ne serons plus traitées de la même manière par nos adversaires, mais il faut que le collectif qui nous a porté la saison passée et celle-ci soit à nouveau notre force lors de cette fin de saison. Montpellier va se présenter dans un contexte complètement acquis à notre cause, dans je l’espère un chaudron auvergnat, mais avec aussi l’envie de nous faire payer ce que nous leur avons fait la saison dernière (l’ASM avait éliminé les Héraultaises championnes de France en titre). Elles vont être bien préparées, elles ont 8 internationales dans leur groupe, la moitié de l’effectif joue en équipe de France mais j’espère que comme l’an dernier le collectif prendra le pas sur leurs individualités et que nous serons capables de faire le nécessaire pour s’imposer chez nous.  

 

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Comment as-tu vu ton groupe évoluer cette saison ?
On continue dans l’évolution. Nous avons parfois manqué de constance lors de certains matches que nous avons probablement pris un peu trop à la légère mais globalement nous sommes toujours dans une pente ascendante avec un groupe qui se renforce par des jeunes qui pointent le bout du nez. Je pense aussi que nous avons su faire évoluer notre jeu pour ne pas être uniquement dans le combat mais apporter plus de variations avec une animation offensive plus ambitieuse pour marquer et faire mal à nos adversaires.

Les Montpelliéraines sont comme toujours très armées devant. Est-ce la clé de cette rencontre ?
Bien sûr, le rugby commence devant, cela fera partie des enjeux de cette rencontre. Moins elles auront de ballons à jouer mieux ce sera. Il faudra être capable de tenir les ballons pour les faire courir. Les conditions de jeu devraient être idéales, il va faire très chaud à nous d’être capables de mettre en avant notre jeu de mouvement avec la volonté d’être efficaces. Face à une équipe comme Montpellier nous savons que chaque ballon perdu représente un vrai danger, elles sont très efficaces sur les ballons de récupération, il ne faudra pas en laisser… La concentration sur 80 minutes sera déterminante, la moindre erreur offensive ou défensive peut faire basculer le match.

 

« On sent un engouement autour de nous, les filles le méritent. Elles font des saisons remarquables, elles s’investissent avec une passion énorme, elles ont envie de faire rêver leurs supporters, il faut que les gens viennent pour partager ces moments avec nous. »

 

Avec le morcèlement de cette saison, tu n’as finalement eu qu’une rencontre la semaine dernière à Lons pour préparer ce quart de finale. Que peux-tu en retirer ?
C’était une répartition générale sans en avoir tous les ingrédients. Nous n’avions pas d’enjeu sur ce match et je pense qu’inconsciemment personne n’avait envie de se blesser avant les phases finales. Nous avons fait le strict minimum. Je pense que c’est le premier match de la saison où nous avons moins la possession que nos adversaires cela veut bien dire quelques chose. Nous avons toutefois fait des essais et travaillé en vue de ce match éliminatoire mais les filles n’avaient qu’une chose en tête : le quart de finale. Nous avons marqué 5 points sans être extraordinaires face aussi à une équipe de Lons qui a été agressive et qui nous a posé des difficultés. Mais la première idée en remontant dans le bus a été de savoir contre qui nous allions disputer le ¼  pour basculer sur ce match.

Ceux qui vous suivent tout au long de la saison savent la solidarité qui transpire de ce groupe…
(Il coupe) Nous n’avons rien inventé. Ce sont les valeurs de vie d’un groupe de rugby. Depuis des années nous mettons en place ces valeurs avec Vincent Fargeas, du respect entre nous, de la confiance de la bienveillance, de l’affection … on parle même d’amour parce que ce sont nos Filles. Cela fait parfois 7 ans qu’elles sont avec nous. Ce sont ces valeurs qui ont fait ce que nous sommes aujourd’hui et notre force l’an dernier. Il faut les garder, les entretenir mais ne pas s’en contenter. Je sais que ces valeurs nous porteront encore, il faut maintenant ajouter un peu de perfectionnisme dans notre rugby offensif, je suis persuadé que nous aurons encore une carte magnifique à jouer cette année.

Le titre a logiquement attiré l’attention sur le club et le rugby féminin en Auvergne. Vous allez recevoir pour ce quart de finale à quoi t’attends-tu ?
Je suis certain qu’il y aura beaucoup de monde, les gens sont intéressés, nous allons disputer un quart de finale chez nous face à une belle équipe de Montpellier. Ce sera la plus belle affiche des ¼ de finales. On attend des gens partout autour de la main courante, nous voulons vraiment créer une ambiance qui nous porte tout au long de la rencontre et nous aide lorsque nous aurons des moments faibles. Si on peut avoir 2-3000 personnes ce serait génial ! On sent un engouement autour de nous, les filles le méritent. Elles font des saisons remarquables, elles s’investissent avec une passion énorme, elles ont envie de faire rêver leurs supporters, il faut que les gens viennent pour partager ces moments avec nous.

 

Rendez-vous dimanche à 15 heures au stade Michel-Brun (entrée gratuite, restauration et buvettes)