11 mois après la folle aventure de la saison dernière, les filles de Romagnat sont prêtes à remettre en jeu et défendre leur bouclier gagné en juin dernier face à Blagnac. Déchargées de la pression qu’elles pouvaient ressentir en début de saison, c’est la motivation, la solidarité et la joie de vivre de ce groupe de copines qui leur donnent une énergie folle au moment de défier Montpellier, dimanche à 15 heures dans un stade Michel-Brun de Romagnat que les Auvergnates espèrent volcanique !  

 

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Soleil de plomb et grands sourires pour entrer dans cette semaine de préparation avant les phases finales d’un championnat de France dont elles détiennent le bouclier. Les filles de l’ASM Romagnat n’ont rien changé ou pas grand-chose à leurs habitudes. Marie, la présidente, est là, présente à chaque entrainement en bord de pelouse, accueillant une à une « ses » filles qui arrivent au compte-gouttes à mesure que leurs obligations étudiantes ou professionnelles ne les libèrent. Une bonne heure avant le début de la séance organisée par Fabrice Ribeyrolles et Vincent Fargeas, les premières sont déjà là sortant petit à petit sur la pelouse du stade pour des skills individuels interrompus par quelques « check ou bises » lorsqu’une fille rejoint les autres … parce qu’on ne transige pas avec cette fraternité et cette cohésion qui transpirent dans ce groupe que personne n’hésite à assimiler à une « famille ». D’autres signes ne trompent pas. Les blessées sont aussi présentes, derrière la balustrade à encourager les copines ou donner un coup de mains sur les ateliers. C’est comme ça, pas un devoir, un plaisir qu’elles ont à se retrouver et partager des moments ensemble. Mouna Touré, la troisième ligne qui leva le bouclier en juin dernier, fut longtemps de l’autre côté de la barrière victime d’une vilaine blessure à la jambe qui l’éloigna des terrains pendant 7 mois. « Au début, j’avais du mal à aller au match, mais les filles ont toutes été supers. Elles ne m’ont jamais lâché et ont tout fait pour que je me sente bien : de mon séjour à l’hôpital à ma reprise sur le terrain en passant par les longues périodes compliquées de rééducation. C’est aussi dans ces moments-là que l’on prend conscience de la force de notre groupe et de l’envie qui nous unit.» Revenue au meilleur moment, Mouna est prête à tout donner avec ses copines au moment de remettre en titre leur bouclier avec une impatience qu’elle a bien du mal à contenir « Tout au long de la saison, nous avons transformé cette pression du bouclier en motivation. A mesure que le match arrive, nous n’avons qu’une envie : gagner, poursuivre l’aventure et se donner l’opportunité de vivre à nouveau les émotions de l’an dernier. »

 

 

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« Les phases finales c’est autre chose, on est accros ! »

Pour cela il a fallu évacuer la pression dont parle Mouna et sur laquelle revient Léa Gabriagues, la troisième ligne centre et capitaine des Romagnatoises « Le titre nous a poussés à nous remettre en questions pour être capables de repartir après une intersaison où nous n’avions plus les pieds sur terre. Le titre a surtout changé la façon dont les adversaires nous perçoivent. Nous avons conscience de ne plus être le petit poucet et nous avons pu constater que nous étions attendues partout.  » « Cette année a été plus difficile », confirme Ophélie Gincourt, centre des Jaune et Bleu. «  Nous sommes attendues et nous savons aussi que beaucoup de gens sont derrière nous. On a su absorber cette pression à travers le sentiment de famille et de solidarité que l’on cultive ici depuis toujours. Cela nous permet d’aborder ces moments avec confiance. » Dans un championnat morcelé par un calendrier assez illisible, les ¼ de finales arrivent après une répétition générale à Lons où les filles ont préparé la suite, sur et en dehors du terrain. « Le week-end dernier a permis à tout le monde de se retrouver et de basculer sur ce quart de finale. Nous n’avons qu’une hâte être à dimanche ! » « Tout n’a pas été parfait », concède Ophélie, face à Lons mais nous avions toutes à cœur de tout mettre en œuvre pour bien préparer ce quart de finale ». Des paroles aux actes, les filles de Romagnat étaient à l’écoute de leurs coachs lors de leur entrainement de milieu de semaine, récitant un à un leurs lancements, concentrées, déterminées à défendre ce bouclier gagné ensemble qu’elles se promettent de défendre « en famille » … qui elle aussi s’est beaucoup agrandie. « Tout au long de l’année, nous avons été très soutenues », apprécie Léa. « Nous espérons avoir encore davantage de supporters dimanche face à une équipe de Montpellier redoutable où évoluent de nombreuses internationales ».  Nul doute que les supporters de la butte encore occupée ce mercredi par une douzaine de moutons et deux ânes désignés débroussailleurs éco-responsables seront encore plus nombreux que d’habitude pour ce véritable choc des ¼ des finales qui opposera les championnes de France en titre aux Héraultaises (championnes en 2017, 2018 et 2019). Comme leur public, les Filles savent que le meilleur est à venir, les phases finales sont des moments privilégiés, ceux qui laissent des souvenirs et renforcent les liens … et même si franchement, cette bande de copines qui dégage une énergie incroyable et une joie de vivre communicative ne semble avoir besoin de rien pour renforcer sa cohésion, elles reconnaissent par la voie de leur capitaine Léa que « les phases finales : c’est autre chose… On est toutes accros et nous n’avons qu’une hâte : que ça commence ! » C’est prévu : dimanche à 15 heures au stade Michel-Brun de Romagnat face à Montpellier (entrée gratuite, buvette et restauration sur place).

 

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