Sur leurs 29 points au classement, les Catalans en ont pris 24 dans leur stade d’Aimé-Giral. Soutenus par un peuple catalan toujours aussi passionné et démonstratif, les Perpignanais sont capables de merveilles à domicile comme ils viennent une nouvelle fois de le prouver en passant près de 40 points aux Toulousains. Dans la lutte au maintien avec les Biarrots, Brivistes et Toulonnais, ils auront besoin d’aller chercher quelques points supplémentaires en déplacement. Clermont devra se méfier et faire en sorte de rapidement écarter l’espoir catalan de faire une bonne opération en Auvergne.

Clermont et Perpignan entretiennent une vieille histoire que les finales de 2009 et 2010 avaient alimentée offrant à chacun des deux clubs un Brennus après une bien longue quête. Depuis, l’inconstance des Catalans (relégués à deux reprises en Pro D2) a dissipé la rivalité et c’est même avec plaisir que le Michelin accueillera à nouveau une équipe historique de notre championnat. Avec l’étiquette de promu, l’USAP s’est lancé depuis le début de la saison dans une lutte au maintien avec ses armes et la générosité que l’on connait à cette équipe. Redoutable à domicile, les hommes de Damien Chouly ont pris 24 de leurs 29 points dans leur antre d’Aimé Giral où il est toujours aussi difficile de s’y imposer et où ils savent que leur avenir se jouera. Les Clermontois s’y sont brûlé les ailes au match aller en encaissant un essai à la dernière minute (26-24), les Toulousains n’ont pas fait mieux en sombrant dans la nasse catalane (36-13) il y a quinze jours. A l’extérieur, les choses sont plus compliquées avec une seule victoire (à Biarritz) et un point de bonus (pris sur la pelouse du Racing). Ils devront probablement espérer mieux pour gommer les accros de Pau, Castres et du LOU à domicile. Depuis toujours articulée autour du combat, l’USAP sait conserver les vieilles recettes et continue de proposer un affrontement direct avec ses gros porteurs de balle à l’image du troisième ligne Lemalu (28 plaquages cassés et 4 brèches) ou du centre Duguivalu (5 brèches et 36 plaquages cassés) mais a également diversifié son jeu permettant aux véloces Lucas Dubois ou Tristan Tedder (7 brèches chacun) de donner plus d’alternatives aux « sang et or ».

 

La période internationale ne touchera que peu les Catalans (comme les Clermontois privés que d’un seul joueur) en nombre mais pas en qualité puisque leur arrière Melvyn Jaminet représente à lui seul 104 points perpignanais soit 31% des points de son équipe. Son impact peut aussi se mesurer en pourcentage de victoires de son équipe avec et sans lui. Lorsqu’il fut titulaire, les Catalans ont remporté 44% des rencontres, sans lui c’est deux fois moins (22%). Perpignan devra faire sans mais pourra compter sur ses joueurs expérimentés dont Damien Chouly fait partie. L’ancien capitaine clermontois qui avait conduit ses hommes au titre en 2017 reste un véritable poison pour les alignements adverses (10 ballons volés cette saison) et la cible privilégiée de ses lanceurs (42 ballons captés). Un secteur que les Catalans maîtrisent bien et dont ils font la principale base de lancement de leurs essais (12/30 ont pour origine la touche). Les zones de fragilité, notamment à l’extérieur se concentrent autour de la défense (la treizième du championnat à l’extérieur avec 31.6 points encaissés par déplacement) et la discipline (douzième du championnat) avec déjà 16 cartons jaunes reçus (deux fois plus que les Clermontois). Deux domaines dont on connait l’importance lors des rencontres à l’extérieur et qui pourraient constituer des brèches dans lesquelles les Auvergnats chercheront à s’engouffrer pour aller chercher une victoire précieuse.

Consistant mais pas récompensé à Toulon, l’USAP cherchera à confirmer lors de ce deuxième voyage consécutif conscient que la saison se jouera aussi à l’extérieur tout en gardant dans un coin de la tête qu’un tournant les attend probablement la semaine suivante en recevant le Racing sur ses terres.