A 22 ans, le jeune troisième ligne clermontois, vient de prolonger son contrat avec les Jaune et Bleu de deux saisons supplémentaires. Né à Riom avant d’être initié à la balle ovale au club d’Ovalimagne, il a rejoint l’ASM à 11 ans avant de suivre le chemin tracé par le centre de formation menant à l’effectif professionnel. Pur produit du rugby auvergnat, il continue de rester au plus proche de ses racines et de son territoire en entrainant avec son père Stéphane, l’équipe de Riom évoluant en Fédérale 3. 

 

15 kilomètres séparent Riom, sa ville de naissance, et le stade Marcel-Michelin où il évolue depuis 3 saisons avec l’équipe professionnelle après avoir rejoint les Jaune et Bleu à 11 ans après une simple journée de détection. Pour Lucas, le rugby était une évidence, l’ASM « un rêve » comme tous les garçons de son âge portant les maillots des clubs de la Région. « Mon père jouait à Ennezat, j’ai donc commencé avec les moins de 7 ans de l’entente Ovalimagne (regroupant les clubs d’Ennezat, Aigueperse et St Bonnet). Le rugby et bien présent dans la famille, au grand désespoir de ma mère, et je crois que même si ce n’était pas explicite, nous étions plus orientés vers le ballon ovale que le rond », rigole-t-il. « En 2010, lorsque mon père a décidé de rejoindre le club de Riom, j’ai participé à une journée de détection à l’ASM. Soit je le suivais à Riom, soit je partais à l’ASM… » Les éducateurs clermontois ont choisi pour lui proposant au jeune troisième ligne de poursuivre sa formation sous les couleurs « jaune et bleu ». Le chemin était tracé. Toute son enfance a été bercée par les exploits de la génération 2010. « A cette époque, nous étions souvent au Michelin avec mon père » à suivre ses joueurs favoris. « Julien Bardy et Alexandre Lapandry » faisaient partie de ceux-ci.  Lucas n’a jamais brûlé les étapes, protégé par l’humilité familiale et une éducation respectueuse, il a remporté ses premiers titres de Champion de France en cadets avec la sélection d’Auvergne, ses copains de l’ASM et des clubs voisins avec lesquels il croisait le fer depuis toujours. Parfaitement intégré, travailleur et volontaire, sa progression est linéaire et à 18 ans, il intègre le groupe Espoirs avec lequel il décroche, lors de sa première saison, le titre de Champion de France face à la Section Paloise (2018). Dès la saison suivante, les aller-retours avec le groupe professionnel débutent. « Franchement, mon passage avec les pros c’est fait très progressivement. Certains jeunes partaient avec les Pros et ne revenaient jamais en Espoirs. J’ai, de mon côté, profité de certaines blessures pour monter quelques semaines par intermittence. » Son caractère ne s’en est jamais ému, bien au contraire. 

 

Troisième ligne avec les Pros, entraîneur du RC Riom (Fédérale 3) ! 

 

Lucas a poursuivi son travail aux Gravanches avec la même abnégation, la même détermination. Non pas celle de percer au plus vite, mais celle de tout donner pour son maillot quelle que soit la catégorie où il devait être porté. Le troisième ligne s’est ainsi construit entre patience et humilité intégrant les préparations estivales de 2018 et 2019 avant que le Covid (et l’arrêt de la saison 2019-20) ne ralentisse son éclosion. Qu’importe, la volonté est toujours là et Lucas profite de chaque opportunité pour faire honneur à ses couleurs. L’aventure ASM Sevens Intermarché en fait partie. « Ça a été une grosse bouffée d’oxygène à une période où je ne jouais pas du tout. Je n’ai pas vraiment des qualités physiques très adaptées pour cette version du rugby, je ne suis pas le plus rapide du club (Rires)… mais cela a été une chouette expérience. » Son premier contrat pro s’inscrit dans la continuité d’un parcours débuté à 11 ans et mené avec une maturité prometteuse. Les pieds bien sur terre, Lucas n’en fait pas une finalité mais un tremplin. Sa maman accueille la nouvelle avec bonheur. « Pour elle, peu importe finalement que ce soit dans le rugby ou dans autre chose, le plus important est que je sois heureux. Pour mon père, je pense qu’il y ajoute un peu de fierté… » Celle-ci est toute légitime pour un supporter tout heureux d’avoir la chance de voir son fils sur la pelouse d’un stade qu’il fréquente depuis toujours. La Covid et les huis-clos ont retardé le moment de voir les débuts de Lucas au Michelin, il s’est bien rattrapé depuis. En toute simplicité, sans banderole, ni pancarte et sans rien revendiquer juste en profitant du moment. Dans la famille Dessaigne « on est comme cela » précise Lucas, « évidemment on parle Rugby et on le partage mais nous ne centralisons pas tout autour de cela. » La fierté de jouer pour le club emblématique de la Région est contenue, l’humilité cultivée et entretenue. Ainsi Lucas, dont le temps de jeu progresse constamment et dont les performances ne font que confirmer le potentiel décelé bien des années plus tôt par les éducateurs auvergnats, reste au plus près du rugby qui lui a permis de percer : celui du territoire auvergnat. Ainsi chaque semaine, il troque ses crampons pour rejoindre son père, Stéphane, au bord du stade Émile-Pons de Riom avec lequel il partage le sifflet d’entraîneur de cette équipe de Fédérale 3 où évolue également son petit frère, Baptiste (centre). « J’interviens notamment sur l’organisation de la touche mais nous partageons beaucoup sur le projet de jeu général avec les 2 entraineurs de l’équipe première et ceux de l’équipe réserve. C’est bien sûr différent d’être d’un côté et de l’autre de la barrière mais c’est très enrichissant de vivre les deux et de garder un pied dans le rugby amateur. » Un bon moyen de les garder sur terre…  Devinez en quelle couleur évolue le Rugby Club Riomois ? En Jaune et Bleu … Évidemment !  Deux couleurs qui s’accordent parfaitement avec le développement de ce joueur et de cet homme sur lequel l’ASM Clermont Auvergne a décidé de miser sur les années à venir. 

 

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