Ce matin, l’équipe de France d’Athlétisme Handisport était en visite à l’ASM Clermont Auvergne. Des moments d’échanges et une prise de contact initiés par l’Agence National du Sport en la personne de Jean-Marc Lhermet afin de rapprocher des sportifs ciblés pour les prochains Jeux Olympiques et les clubs professionnels capables de répondre le plus efficacement aux besoins de ces champions. 

 

Dans sa nouvelle mission à l’Agence National du Sport, Jean-Marc Lhermet s’est lancé dans un grand tour de France des clubs professionnels (Rugby, Foot, Basket, Hand, etc…) afin de « fédérer l’ensemble des clubs autour du projet olympique Paris 2024 et créer des connexions entre les besoins des athlètes et les infrastructures, compétences ou moyens des clubs professionnels pouvant être mis à leur disposition afin de les aider à optimiser leur préparation. » En terrain connu, Jean-Marc a profité du stage de l’équipe de France d’Athlétisme Handisport à Clermont pour organiser une visite et un échange avec son club de toujours. « Cela permet de mettre en pratique les liens que nous souhaitons tisser entre les athlètes de tous horizons et les clubs professionnels, se réjouit Jean-Marc qui poursuit les explications autour de sa mission 2024. « L’ANS a ciblé 250 athlètes (hors sports collectifs et INSEP) qui évoluent de façon individuelle ou en petit groupe et qui n’ont pas forcément à disposition tous les moyens d’optimiser leur préparation olympique. Ils peuvent avoir besoin de certaines infrastructures particulières pour la musculation, la récupération ou parfois des facilités pour accéder à certains diagnostics particuliers, des soins ou des protocoles de réhabilitation… L’idée est de développer des connexions avec des structures professionnelles qui ont tous ces moyens à disposition et serait prêtes à s’investir auprès des sportifs dans ce projet olympique. » Après un premier tour de France et un état des lieux, Jean-Marc est plus qu’agréablement surpris par l’accueil du projet. « C’est vraiment encourageant de voir à quel point les grands clubs que nous avons pu visiter sont ouverts à l’idée d’échanges et comme le projet Olympique fédère l’ensemble des intervenants. Les liens se tissent, les passerelles se créent,  quelques connexions sont déjà bien en place, les autres vont suivre. » A l’image de celles qui devraient rapidement voir le jour dans le centre d’entrainement des Jaune et Bleu que découvraient ce matin les athlètes Handisports. 

 

 « Les athlètes handisports ont très souvent des histoires de vie exceptionnelles et inspirantes qui permettent de relativiser bien des choses ».

 

L’entraîneur national, Olivier Pauly entouré d’une vingtaine d’athlètes a suivi avec attention la visite menée par Aurélien Rougerie, Manager Sportif des Jaune et Bleu. « C’est toujours très enrichissant pour nous de voir comment évolue un groupe au quotidien. Le projet de l’ANS est porté par une belle ouverture d’esprit qui permet de décloisonner les sportifs et de mutualiser les moyens. Bien sûr, ici tout le monde est admiratif des infrastructures et de l’organisation qui règne à l’ASM. Avoir la possibilité de pouvoir profiter de cela par moment et suivant le besoin est une belle opportunité pour ces sportifs qui ont parfois des freins dans leur préparation. Au-delà de cela, c’est aussi très valorisant de pouvoir se rapprocher entre sportifs de haut niveau, de partager nos passions et pourquoi pas de s’enrichir les uns des autres de nos diverses expériences. Les athlètes handisports ont très souvent des histoires de vie exceptionnelles et inspirantes qui permettent de relativiser bien des choses ». Celle de Ronan Pallier, fait partie de celles-ci comme tant d’autres. A une époque où « la résilience » est parfois employée comme un outil marketing, elle prend tout son sens dans l’histoire de ce champion.  A 51 ans celui que l’on surnomme « Papy Jumper » a subitement perdu la vue à 32 ans après une carrière d’athlète valide et un record personnel à 8,05m (NDLR : le record de France est aujourd’hui de 8,42), il débute une seconde vie d’athlète dans l’Handisport en participant aux JO d’Athènes en 2004. Il enchaîne ensuite les Olympiades décrochant le bronze à Pékin (2008) dans le 4x100m puis à Tokyo (2020) au saut en longueur. Paris 2024 sera son dernier défi, il aura alors 53 ans et 20 ans de carrière au moment de s’élancer, guidé seulement par le son, au bout de ses 16 foulées l’amenant dans le sable du sautoir olympique. « Mon record « handi » est de 7,13m mais actuellement je tourne plutôt autour de 6,25m »relativise Ronan ravi de partager sa matinée avec d’autres sportifs. « C’est un super projet de favoriser les connexions avec des structures comme celle-ci. Je pense qu’il y a beaucoup à apprendre de la complémentarité des sportifs à travers la façon de partager nos expériences et nos quotidiens. C’est simplement inspirant et enrichissant. Évidemment dans les sports individuels comme le nôtre il arrive parfois que nous soyons limités par des petites choses qui pourraient être apportées par d’autres. Les connexions qui se créent vous nous aider, c’est certain. » Mais la pensée de l’athlète va bien au-delà de ce service que pourrait rendre les clubs professionnels. « La diversité des sportifs est une force. Je crois que nous pouvons aussi apporter de bonnes ondes à ceux qui nous accueillent. Dans l’Handisport, les athlètes ont très souvent vécu les pires situations et ont développé une sorte de positivité à toute épreuve ainsi que de l’entraide. Cela permet de relativiser bien des situations, de comprendre et de se remettre en questions. En créant ces situations d’échange et de partage nous sommes dans une relation gagnant-gagnant… » C’est en un phrase toute l’ambition de l’Agence Nationale du Sport qui mène ce projet ambitieux d’apporter toute les compétences et les moyens à ceux qui feront briller nos couleurs lors de Paris 2024.