Lucides vis-à-vis de leur performance en demi-teinte samedi dernier face à la province de l’Ulster, les « jaune et bleu » ne renonceront pas dès la deuxième journée. Avec un point au compteur, rien n’est encore joué dans ce format raccourci qui qualifiera huit des douze équipes engagées. Face à une équipe de Sale, redoutable dans le jeu au sol, les Auvergnats se préparent à un très solide défi d’où il faudra parvenir à ramener quelque chose…

 

Jono Gibbes a pris le temps de faire un constat sans concession après la défaite de ses hommes en ouverture de la compétition européenne. « Oui, nous nous sommes compliqués la tâche en perdant à domicile lors de la première journée. Nous ne le devons qu’à nous-mêmes, nous avons raté des points, manqué de discipline et de précision en passant à côté des 20 premières minutes du match. Nous devons répondre et montrer notre capacité à jouer avec une plus grosse intensité face à une très solide équipe de Sale. C’est une nouvelle opportunité. La vidéo en début de semaine a permis de faire un constat sans discussion sur les erreurs que nous avons commises et les manques de connexion que nous avons pu avoir. Samedi nous aurons besoin d’avoir des réponses. » « Ce n’est jamais plaisant de perdre à domicile », poursuit Jean-Pascal Barraque. « C’est frustrant de ne pas être capables de concrétiser le travail que nous faisons en semaine. On accumule beaucoup de frustration en début de match et cela nous pousse à réagir par la suite mais nous ne pouvons pas continuer de fonctionner comme cela. Il ne faut pas attendre d’avoir besoin de réagir pour agir ! » Un système en yoyo qui traine en longueur à en croire Sébastien Vahaamahina lui aussi agacé par cette irrégularité dont peine à sortir l’équipe. « Par moment on fait peur, par moment on se fait peur tout seul aussi… Il y a des hauts mais aussi trop de bas, il faut voir les choses en face : le niveau n’est pas celui que nous souhaitons. Nous sommes encore en construction mais il faut plus… » 

 

Un déplacement à Sale où il faudra rivaliser sur la densité 

 

Lors de cette deuxième journée de Champions Cup c’est face aux Requins de Sale que les Auvergnats iront se frotter dans un contexte qui devrait être sulfureux. « Cette équipe de Sale va encore augmenter l’intensité dans les zones de contact » analyse le coach clermontois. « Dans le sillage de leur coach Sanderson qui a longtemps dirigé la défense des Saracens (NDLR : 5 titres de Champions d’Angleterre et 3 Coupes d’Europe), ils ont une identité très forte sur l’intensité qu’ils peuvent mettre sur le jeu sans ballon. Ils sont très organisés et très efficaces dans le jeu au sol, nous savons le défi que nous aurons à relever. » « Nous nous préparons à aller défier une équipe très solide, très dense au sol avec beaucoup de joueurs sud-africains ( NDLR : dont les deux champions du Monde de Klerk et de Jager,  les frères du Preez ou le pilier et talonneur Van der Merwe, et Oosthuizen ) et d’internationaux anglais (dont le redoutable troisième ligne Tom Curry) ; cela va être très costaud et il faudra être capables de rivaliser. » Car il est encore bien trop tôt pour baisser les bras après une journée seulement. Sébastien Vahaamahina refuse de penser que son équipe « devrait » lâcher la Coupe d’Europe pour se concentrer sur d’autres fronts… « Ce serait un manque de respect vis-à-vis de ce que nous avons fait pour être qualifiés dans cette compétition de ne pas la jouer à fond. » Si Clermont doit tomber, ce sera les armes à la main, mais avant cela les « jaune et bleu » se laissent l’opportunité d’aller se relancer dans l’eau trouble des Sharks où le combat promet d’être coriace. 

 

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