Au contraire des Agenais qui avaient très vite lâché l’affaire lors de la saison dernière allant même jusqu’à un triste record qui ne servit personne, les Catalans de l’USAP promettent de batailler jusqu’au bout pour conserver leur place dans l’Elite. Accrocheurs sur toutes leurs rencontres à domicile, les Perpignanais peuvent s’appuyer sur un public connaisseur et passionné ainsi qu’un stade Aimé-Giral qui reste une place très difficile à prendre. Sur leurs 14 premiers points pris, 13 l’ont été sur leur pelouse, celle qu’ils défendront avec le cœur que l’on connait à cette équipe, samedi face aux Auvergnats (coup d’envoi à 15 heures sur Rugby +).

 

Les hommes de Patrick Arlettaz avaient bien préparé leur affaire pour ce retour dans le Top 14 et le début de saison a donné du crédit à leur retour dans l’Elite. En remportant leurs deux premières réceptions (Biarritz et Toulon), les « sang et or » ont réussi leur entame, mais au contraire de la ProD2 qui permet des plages de récupération (toutes les 4 semaines en moyenne) le Top 14 est un véritable rouleau compresseur qui use et tire sur les effectifs et les organismes. La fin du premier bloc a ainsi été bien plus périlleuse pour les Catalans à mesure que celui-ci déroulait les rencontres. Palois et Parisiens en ont profité pour faire tomber l’invincibilité d’Aimé-Giral. 4 défaites consécutives plus tard, l’USAP fermait la marche du classement au moment de recevoir des Rochelais ragaillardis après un début de saison difficile par 3 victoires de rang, mais comme toujours en puisant dans les ressources et l’identité de ce club historique du championnat, les Catalans sont repartis au combat pour venir à bout des Maritimes (22 à 13) sans trembler... Devant leur public, les « sang et or » savent se transcender, ils y ont inscrit 103 des 163 points de ce début de TOP 14 et même si leur attaque reste la moins performante du classement, elle parvient à jouer avec justesse et efficacité sur sa pelouse dans le sillage de quelques joueurs expérimentés.

Une attaque directe, une conquête fragile

Les années passent mais les recettes restent les mêmes. Pour s’imposer à Perpignan il faut parvenir à contenir le défi physique qu’imposeront les hommes de Damien Chouly. Pour illustrer cela, il suffit de regarder la manière dont les Catalans ont inscrit leurs essais cette saison. Dans 90% des cas, ils ont été inscrits sur les 3 premiers temps de jeu (contre seulement 45% des essais clermontois qui se répartissent sur des temps de jeu plus nombreux). L’USAP défie depuis la nuit des temps, souvent de façon frontale et brèche vite derrière des joueurs explosifs et puissants comme les arrières Alivereti Duguivalu et George Tisley ou le troisième ligne Genesis Lemalu. L’apport de Melvyn Jaminet (impérial avec le XV de France lors de la dernière tournée automnale est également un gage de confiance et d’efficacité pour les joueurs de l’USAP qui affichent 80% de réussite face aux poteaux (58 points inscrits par l’arrière tricolore avec l’USAP) depuis le début de la saison (4ème meilleure équipe du championnat). Pour espérer vaincre en Catalogne, il faut ainsi résister à la furia : tenir en défense et aussi tenter de priver les locaux de leurs munitions. Fragiles en conquête, les Catalans ont connu un début de saison compliqué aussi bien en touche (79.7 % de réussite, 12ème du championnat) qu’en mêlée (78.9% des ballons exploités soit le moins bon classement du Top 14). Depuis le coup d’envoi de la saison, les Catalans ont perdu 21% de leurs mêlées et 20% de leurs touches, un bon moyen de sortir de la pression qu’ils aiment imposer à leurs adversaires est de les priver de munitions. Ce sera forcément une piste à creuser pour les Auvergnats qui ont depuis longtemps appris que les matches à Aimé-Giral se jouent avant tout sur le combat et l’intensité. Deux éléments qui seront le fil conducteur des « sang et or » toute cette saison à domicile : là où leur saison se jouera…

 

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