Recruté pour mener le projet ASM Sevens Intermarché lors de cette compétition nationale, Paul Albaladejo dirige cette dernière semaine d’entrainement entre plaisir et ambition. Dans la continuité des étapes de cet été, ce spécialiste reconnu du circuit mondial à 7 compte bien s’appuyer sur l’expérience acquise, les renforts et la culture « jaune et bleu » pour dessiner une équipe ambitieuse lors de cette finale du Super Sevens. Entretien…

 

Paul, c’est reparti pour une semaine avec en ligne de mire la finale du Super Sevens…
Oui, une semaine d’aventure que l’on espère terminer de la plus belle des manières. On se prépare en ayant la chance d’avoir du temps et une équipe très bien équilibrée renforcée par deux internationaux libérés par l’ASM. Nous avons tout pour bien figurer. 

 

Cela change les choses d’avoir Marvin et Jean-Pascal à tes côtés ?

Oui, ils apportent forcément de la confiance et de l’expérience à ce groupe mais aussi de la crédibilité à ce projet. Les jeunes les écoutent, Marvin et JP sont vraiment proactifs et apportent un regard précis notamment sur les séances vidéo. Ils sont capables d’apporter un supplément à ce que je pense et à ce que je mets en place. C’est un avantage considérable de travailler avec eux. Par rapport à cet été où nous partions d’une page blanche, nous avons tous grandi et passé un cap, c’est de bon augure pour ce week-end. 

 

Killian (Tixeront) a également profité des dernières semaines pour s’aguerrir avec France 7 dans ce domaine…

Oui, il sort d’un mois de travail avec l’équipe de France. C’est encore difficile à quantifier, mais il est certain qu’il a pris de la confiance, on verra certainement cela ce week-end. On compte évidemment sur lui, il est aux portes de l’Équipe de France et nous lui souhaitons de poursuivre son développement en participant aux World Séries à Dubaï, il devrait avoir beaucoup de temps de jeu ce week-end pour s’exprimer. 

 

Ces trois joueurs seront le socle d’une équipe que tu as pu construire sur la continuité des trois premières étapes…

Exactement, nous voulions vraiment poursuivre le travail de cet été dans une logique de continuité et de crédibilité. Nous avons de très bons joueurs du centre de formation qui ont donné entière satisfaction tout comme les joueurs extérieurs que nous avons la chance de pouvoir rappeler sur cette finale, j’en profite pour remercier les clubs de Bayonne, Nevers, Mont-de-Marsan ou Aurillac. Tous ont beaucoup apporté à ce groupe et nous sommes aujourd’hui équipés pour profiter pleinement de cette dernière semaine de compétition avec beaucoup de plaisir et d’envie. 

 

On sait qu’à 7 les premières matches sont les plus importants, c’est d’autant plus vrai dans ce format de compétition (1/4 de finale direct) et face à l’une des équipes favorites (les Barbarians) …
Le premier match est toujours un moment spécial. Tu prends l’intensité de la compétition en pleine face que tu sois préparé ou pas, c’est la même chose. Même les Barbarians qui sont composés de nombreux internationaux ne seront pas épargnés, la première mi-temps sera une guerre d’intensité, de précision, de rucks où le premier qui craquera se mettra en difficulté. Ce sera dur pour tout le monde dans ce format de mort-subite. 

 

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Tu as eu finalement assez peu de temps pour préparer cette équipe. Sur quoi as-tu tourné ton attention ? La précision ? Les systèmes ? L’intensité ?

Un peu de tout cela, nous travaillons sur le physique, le mental et la répétition des efforts. Nous essayons d’alterner les séquences très intenses avec beaucoup de contact et de vitesse avec des périodes calmes où nous devons retrouver de la lucidité car c’est ce qu’ils devront maîtriser samedi. On ne se plaint pas, nous avons eu une semaine adaptée où nous avons pu mettre en place 5-6 séances de travail qui nous ont permis de préparer très correctement cette compétition. J’essaye de transmettre des principes simples afin qu’ils soient intégrés par tous et appliqués de la meilleure des manières. Cela a plutôt bien marché l’été dernier, il n’y a pas de raison pour que ce soit différent samedi à la Paris Défense Arena. Il y a trois matches à gagner, tout est possible. 

 

En dehors des Barbarians et de Monaco qui ont des joueurs au profil très orienté « 7’s » les autres équipes disposeront de joueurs plutôt formatés « XV ». Vas-tu te servir de ces spécificités là pour construire ta stratégie ?

Bien sûr, nous avons déjà travaillé cela. Je suis arrivé cet été dans un territoire que je ne connaissais pas vraiment. J’ai questionné les joueurs sur ce que représentait l’ASM et quelle était son identité. Ce qui est ressorti : c’est que ce sont des joueurs qui ne lâchent rien, qui sont durs au mal, des guerriers… Lucas, Clemént, Yohan, Killian ont apporté cette dimension-là lors des premières étapes. Ils sont « estampillés » quinzistes mais ils ont vraiment secoué leurs adversaires et bien sûr que nous utiliserons leur force pour adapter notre stratégie à 7. L’idée est de coller à l’identité du club, de jouer avec nos forces et notre culture. 

 

Un mot pour finir sur l’ambition de l’ASM Sevens Intermarché sur cette étape finale ?

On va tout donner. Je ne mets aucune pression sur les joueurs car nous avons un très gros morceau sur le premier match, mais nous avons conscience que tout est faisable. Si jamais nous sommes capables de franchir ce ¼ de finale tout sera ouvert. Le groupe est concentré, nous avons tous la volonté de délivrer une belle performance. Il y a un titre au bout, un joli « Price Money » tout pour conclure de la plus belle des manières l’aventure entamée cet été. Nous sommes confiants et déterminés !