Personne ne s’y trompera, la treizième place des Maritimes n’est qu’une réalité en trompe l’œil du constat des deux premières journées où ils ont affronté deux des équipes les plus en place de ce début de saison (Toulouse et le Racing). Et encore, ces deux résultats auraient pu basculer à leur avantage si les Rochelais avaient fait preuve d’un peu plus de réalisme comme le montrent des statistiques largement à leur avantage.

 

On ne gagne pas un match sur les statistiques mais sur le réalisme. Les Rochelais l’ont une nouvelle fois appris à leurs dépens, samedi dernier dans l’enceinte couverte des joueurs du Racing Métro 92 qu’ils ont bousculés une grande partie de la rencontre. Les statistiques de possession et d’occupation donnent une première impression. Les Rochelais ont ainsi tenu le ballon 60% du temps et garder les Racingmen dans leur camp 55 % obligeant les locaux à défendre deux fois plus que les Rochelais (140 plaquages pour le Racing contre 75 pour les Maritimes). Si la mêlée a montré quelques signes de fragilité, la touche est restée impériale conservant toutes ses munitions et offrant une base de lancement idéale aux attaquants rochelais qui eux aussi s’en sont donné cœur joie à l’image de Gregory Alldritt qui a chargé à 17 reprises dans cette rencontre (le plus gros porteur de ce début de championnat). Le talonneur international Bourgarit, particulièrement actif, n’est pas très loin (12 ballons portés). Les Rochelais ont produit (315 ballons joués contre 163 pour le Racing), se sont fait des passes (deux fois plus que les Racingmen, dont 17 après contact !!!!), ont franchi (30 plaquages cassés et 6 franchissements) mais ont cruellement manqué de réalisme. La faute à ces petites erreurs du début de saison qui ruinent une attaque pourtant passée dans le dos de la défense ou mettent fin à une possession étirée sur une dizaine de temps de jeu, la faute encore à ces ballons rentrés dans l’en-but qui ne se convertissent pas encore en points, la faute aussi à quelques choix dont la raison aurait probablement préféré de tenir plutôt que courir et cela même si le buteur du jour n’est à créditer que d’un 50% face aux perches (dont deux ratés en moyenne position). 

 

Oui les Rochelais sont passés tout près aussi bien face au Racing que, la semaine précédente, contre des Toulousains qui ont largement profité de l’indiscipline des Jaune et Noir (et l’exclusion de Skelton) pour monter leur diabolique efficacité, et non, ils n’ont évidemment rien à faire dans le fond du classement qu’ils vont sans aucun doute quitter dès qu’ils auront réussi à gommer les petites erreurs qui jusque-là leur ont couté très cher. Entre deux équipes habituées à jouer en haut du tableau et même si la position au classement ne peut encore s’avérer significative après seulement deux journées, il faudra jouer de certitudes pour se défaire d’une équipe rochelaise qui comme celle de l’ASM aura à cœur de retrouver le gout de la victoire.