Sébastien Vahaamahina a repris la compétition, dimanche dernier face au LOU après 4 mois d’arrêt et deux opérations. Capitaine de la première composition d’équipe de Jono Gibbes, il nous explique l’évolution de son rôle dans le groupe, son envie de bien faire et son impatience à retrouver le Michelin et la Yellow Army. Interview… 

 

Sébastien, tu as repris la compétition après 4 mois d’arrêt et sans match de préparation comment te sens-tu ?
Pour une reprise, je dirais que c’est correct. Les entraînements sont une chose, les matchs c’est quand même le niveau au-dessus que ce soit au niveau de l’intensité ou des contacts. Il faut quelques semaines pour vraiment voir les meilleures sensations revenir. 

 

Y-avait-il un peu d’appréhension à revenir directement sur un match de Top 14, après cette intersaison compliquée ? 
Franchement, je n’étais pas du tout inquiet. Après les opérations aux cervicales et au coude, j’avais reçu tous les feux verts du staff médical. Ils ont fait du bon travail pour me permettre de lever tous les doutes et les appréhensions bien avant la semaine dernière. A partir du moment où j’avais les autorisations médicales et que je me sentais bien et prêt à jouer, il n’y avait pas d’obstacle à reprendre. C’est de l’histoire ancienne. 

 

Ce premier match de championnat s’est soldé par une défaite mais le cinq de devant notamment a montré de belles choses…
Oui c’est vrai, nous avons été plutôt performants en conquête ou sur les ballons portés. Nous avons fourni beaucoup d’efforts, nous pouvons nous appuyer là-dessus pour continuer de nous améliorer. 

 

Sentez-vous déjà l’influence de Jono dans votre travail, vos systèmes ?
Oui, il y a quelque chose dans la manière d’aborder notre façon de travailler. Il est en train d’installer sa manière, son fonctionnement. Ce que Jono et Dato, dans le domaine de la mêlée, veulent mettre en place est en train de prendre. Évidemment, cela demande un peu de temps mais les changements sont sensibles et vont être visibles dans notre façon de jouer. 

 

Jono n’a pas attendu bien longtemps pour te responsabiliser, te donnant le capitanat pour ce premier match de la saison…
Oui, avant de reprendre la saison, nous avons discuté ensemble du leadership, de mon rôle. C’est une nouvelle responsabilité mais cela n’a pas vraiment changé ma façon d’être sur le terrain. J’essaye toutefois d’avoir un regard plus global sur l’équipe, de ce qui se passe autour mais j’essaye, dans un premier temps, de continuer à bien faire les choses qui me sont attribuées. 

 

« Nous avons tous vu la même chose, joueurs et entraineurs. Nous devons travailler pour ne plus s’arrêter en cours de match mais aller avec la même rigueur et la même intensité de la première à la dernière minute du match. »

 

L’exemplarité semble un critère fort dans l’attribution du capitanat dans les équipes que Jono a dirigées.

Oui, cela fait partie de son discours. Lors de l’intersaison, j’ai probablement exprimé davantage mon envie de se comporter en équipe, de travailler les uns pour les autres, de ne lâcher personne dans la difficulté. Ce n’est bien sûr pas à moi de parler d’exemplarité, j’essaye simplement de bien faire les choses que l’on me demande que ce soit en match, aux entrainements et même en dehors pour que l’équipe avance. C’est comme cela que l’on construit un groupe et une saison mais aussi, et c’est très important, que l’on comprend les hommes qui vont autour. Je verrai avec le temps comment je suis capable d’évoluer dans ce rôle mais il est forcément intéressant. 

 

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Pendant les 30 premières minutes du match face à Lyon, vous réalisez le match idéal en déplacement : bonne conquête, bonne défense et réalisme au pied… comment expliquer la suite ? 
C’est bien pour cela qu’il y avait de la déception en fin de rencontre. Nous parlons de constance dans la performance, de continuité sur 80 minutes. Nous n’avons pas été capables de cocher cela sur ce match. Nous nous sommes tous rendus compte de cela et nous sommes tous conscients que c’est notre principal axe de progression. Nous sommes capables de faire de bonnes choses, il faut les faire non pas sur 30 minutes mais sur 80 ! Nous avons tous vu la même chose, joueurs et entraineurs. Nous devons travailler pour ne plus s’arrêter en cours de match mais aller avec la même rigueur et la même intensité de la première à la dernière minute du match. 

 

Un mot sur cette équipe de Castres, toujours très difficile à jouer…
Oui, depuis des années, ils ont leur style de jeu avec beaucoup d’agressivité, un paquet d’avants très bien organisé avec de très bonnes attitudes dans le jeu au sol, sur la conquête. Si tu ne mets pas l’agressivité nécessaire face à eux, tu n’as rien à faire sur le terrain. L’agressivité est un impératif mais pas la seule donnée ; il ne faut pas tomber dans ce seul combat là, nous devrons aussi utiliser notre tête pour mettre en place notre jeu. 

 

Vous avez retrouvé, en partie, vos supporters lors de ce déplacement à Lyon : Un avant-goût du retour de la Yellow Army au Michelin. 

Il faut déjà remercier les supporters qui ont fait le déplacement lors de ce premier match de championnat. Nous les avons beaucoup entendus et cela fait vraiment chaud au cœur. Nous avons tous hâte de retrouver nos supporters, d’arriver au stade avec le bruit des tambours, l’agitation des supporters qui fourmillent sur le parvis. Cela met des frissons ! Nous savons que le retour des supporters peut redonner une âme au Michelin. Nous savons aussi qu’il faudra que nous rendions à travers nos actes tout l’engouement et la passion qu’ils nous transmettent.