A la veille de disputer cette dernière journée de Top 14 déterminante pour l’avenir des « jaune et bleu » Franck Azéma  et ses hommes sont maîtres de leur destin. Une victoire leur permettrait d’accéder, sans avoir besoin de personne, aux phases finales de la compétition qu’ils n’ont ratés qu’une seule fois lors des 15 dernières saisons. Conscients qu’ils auront face à eux un gros morceau également concerné par cette dernière journée, ils comptent bien se serrer les coudes pour continuer de rester en vie.

 

Cela fait partie de la beauté des phases finales, ces moments particuliers où la saison peut s’arrêter d’un match sur l’autre, où tout est remis à plat comme si les dix derniers épuisants mois de compétition n’avaient servi qu’à défendre sa place sur un seul match. Clermont qui n’a pas encore son ticket, est toujours en vie au contraire des Lyonnais qui ont cédé la semaine dernière en s’inclinant à Paris. Ils ne sont désormais (plus) que 4 à se disputer les 2 dernières places qualificatives avec l’avantage pour les Auvergnats d’être maîtres de leur destin puisqu’une victoire face aux Rochelais composterait définitivement leur billet. « On voit bien que depuis 3 ans c’est de plus en plus difficile d’aller dans les six analyse le coach clermontois. Maintenant, c’est une bonne chose qu’il y est de l’enjeu sur ce match. C’est un véritable huitième de finale pour nous et il n’est pas question de l’attendre mais de continuer de chercher des améliorations pour présenter encore un meilleur visage. Depuis gamins, nous jouons tous pour cela, pour être dans les derniers clubs en lice à se dire chaque semaine que l’aventure peut continuer ou s’arrêter.  Nous n’allons pas minimiser le fait que nous allons disputer un match éliminatoire mais au contraire nous en servir et exploiter cette pression là pour aller chercher le meilleur de notre jeu ». Pour cette réception décisive d’une équipe rochelaise qui fera tout pour ne pas revenir à vide et risquer de se faire griller la politesse par les Racingmen, Franck Azéma espère quelques retours à commencer par son ouvreur Camille Lopez. « C’est bon de retrouver de l’épaisseur sur le groupe, c’est aussi de bons signaux de constater que la voix des leaders porte plus forts. L’ensemble du groupe, même les jeunes et les hors 23, se donnent à fond pour offrir de grosses oppositions en semaine. » Tout le monde se serre les coudes et se focalise sur un seul moment : samedi à 21 heures comme le confirme Peceli Yato. « On sait que nous devons vaincre ou qu’il faudra s’arrêter ! Il faut que nous soyons calmes, appliqués et focalisés sur nos systèmes pour bien faire ce que nous avons à effectuer sur le terrain. Nous devons avoir confiance en nous, même si les Rochelais ont prouvé qu’ils étaient très forts, nous devons tout faire pour les battre. »

Même son de cloche du côté de l’ouvreur clermontois, Camille Lopez qui promet de « s’accrocher et de serrer les dents pour aider l’équipe. » En toute modestie, il sait que son retour ne suffira pas à « qualifier l’équipe » qui devra aller chercher des ressources dans le contexte que représente cette dernière journée. « Il y a forcément de la pression parce que cela va avec l’enjeu. Mais c’est une pression positive, c’est ce que nous recherchons dans le sport. Il faut même que l’on craigne cette équipe de la Rochelle et que nous mettions tout en œuvre pour nous mettre à son niveau. » Lucide sur la saison de son équipe Camille ne veut en extraire que l’indispensable avant de jouer ce match couperet. «  Nous savons très bien que cette saison a été longue et difficile, que le Covid a encore compliqué les choses et aseptisé les stades, que nous avons été en dents de scie … mais nous savons aussi que nous sommes toujours là et qu’une victoire suffit pour nous qualifier, après… » Après les phases finales ont leur magie pouvant couronner le spécialiste de la dernière ligne droite, l’opportuniste, le régulier, le meilleur et parfois même le chanceux…

Cette année si particulière elles auront même une vertu supplémentaire puisque elles coïncideront avec la réouverture progressive des stades et même si cette dernière journée se jouera encore dans des enceintes (très majoritairement) vides, les barrages seront l’occasion de revoir du public et des couleurs pour ceux qui auront gagné le droit d’y participer. « Cela fait aussi partie de ce que nous recherchons et ce pourquoi je suis venu dans ce club. Il y a un engouement exceptionnel autour de l’ASM et nous avons vécu cette saison dans la frustration de ne rien pouvoir partager avec nos supporters. Nous avons tous envie de rester dans la compétition afin de pouvoir les revoir et partager à nouveau de grands moments. » Chaque semaine, il faudra gagner le droit de partager de nouveaux moments avec une Yellow Army qui n’attend que cela…