Les hommes de Franck Azéma sont de grands habitués des phases finales européennes (auxquelles ils ont participé à 8 reprises lors des 10 dernières saisons) et même si le contexte et le format de la compétition ont radicalement changé en raison de cette saison placée sous le signe de la Covid, le parfum du premier match couperet aiguise l’appétit du groupe auvergnat. Concentrés et impatients avant leur déplacement dans le nord de l’Angleterre, les « jaune et bleu » se préparent à un rude affrontement face à une équipe des Wasps qui regorge de talents.

 

Personne n’est dupe, le succès acquis sur la pelouse du Stade Français est assez loin du match référence. Il a cependant le mérite de construire sur une victoire et une position au classement renforcée qui permet de se projeter sereinement sur la compétition européenne que retrouveront les Auvergnats samedi à Coventry. « La victoire face à Paris est très très importante, insiste le coach clermontois, que ce soit comptablement mais aussi au niveau de la cohésion du groupe. Nous avions besoin de valider le travail effectué durant notre stage à Bugeat en démarrant par un succès cette dernière ligne droite où nous n’aurons que de gros matches à jouer. » « Le match de la semaine dernière ressemblait déjà beaucoup à un match éliminatoire, ajoute le capitaine clermontois, Camille Lopez. Cette semaine nous entrons vraiment dans le vif du sujet et il faudra gommer les erreurs vues à Paris pour maîtriser davantage notre sujet. » Derrière les allusions de l’ouvreur clermontois, on devine la conquête bousculée des premières minutes où la domination des Parisiens dans les phases de ruck où il fallut attendre de longues minutes pour que les Clermontois retrouvent de la fluidité. « Pour faire simple, poursuit Camille, nous avons mis trop longtemps à entrer dans ce match. Sur une pelouse synthétique et sous un beau soleil, on s’est probablement dit que ça allait être chouette de faire du jeu. Le Rugby ne marche pas comme ça ! Il ne faut pas oublier de mettre la tête et d’être rigoureux sur les fondamentaux… » Les Auvergnats ont payé pour apprendre en subissant la loi parisienne dans les phases de ruck notamment. « Ça permet de faire une piqure de rappel », souligne l’ouvreur auvergnat. « Les Wasps ont également des joueurs qui attaquent très fort les rucks et défendent avec beaucoup d’agressivité. » Une analyse que poursuit l’entraineur Franck Azéma. « Les Wasps ont une inspiration très britannique avec beaucoup de défis, de l’intensité physique et de gros porteurs de balle sur lesquels ils s’appuient pour déstabiliser les défenses adverses. Leur position au classement ne révèle pas vraiment leur niveau. Ils n’ont pas été finalistes du championnat anglais pour rien. Ils ont depuis eu pas mal de remaniements dans l’équipe en raison du Covid ou des sélections mais restent de très solides adversaires. »

 

« Les phases finales sont le moment où l’on vit les plus belles émotions ! »

 

Camille Lopez a, comme chaque semaine, participé à l’élaboration du plan stratégique que mettront en place ses hommes pour contrer les points forts des Anglais mais sait pertinemment que la réussite de ce plan tient, avant tout, à la performance des siens. « Le meilleur ennemi de Clermont, c’est souvent lui-même. A nous de tenir nos ambitions et nos exigences. Notre club, notre ville et notre Région ont une forte culture et une histoire particulière avec la Coupe d’Europe, nous avons tous envie d’y nourrir de belles ambitions. » Et qu’importe si la compétition a été remaniée, transformée ou même réorganisée avec seulement 2 matches de poule (une victoire à Bristol et une défaite à domicile face au Munster) pour atteindre ces huitièmes de finale inédits, l’ouvreur clermontois balaye l’argument d’un revers de la main. « On nous a intégrés à ces phases finales, on ne va pas laisser notre place.  Notre objectif est clair : aller chercher la qualification. » « C’est vrai qu’il reste encore beaucoup d’équipes, poursuit Franck Azéma, mais nous savons que tout va désormais aller très vite et que nous n’avons pas le droit à l’échec.  C’est le moment de la saison qui centralise toutes les attentes et permet de vivre les plus belles émotions. Nous sommes impatients d’y être même s’il nous manquera nos supporters pour partager cela avec eux. » Après un Tournoi où il a aligné les grosses performances, Damian Penaud est de retour en Auvergne et devrait retrouver son aile droite, samedi sur la pelouse de Coventry basculant d’une compétition à l’autre sans pause ou phase d’adaptation. « Je ne vais pas me plaindre, au contraire. Dans le contexte que nous connaissons tous, nous sommes des privilégiés d’avoir la chance de pouvoir continuer de prendre du plaisir sur le terrain. » Pas vraiment rassasié et heureux de retrouver ses copains, c’est avec beaucoup d’envie qu’il aborde ce huitième face aux Wasps. « Le club a l’habitude de jouer les phases finales, à nous de prendre nos responsabilités et de les assumer. Si tout le monde a conscience de ce que nous sommes capables de faire, nous pouvons viser de belles choses… » cela passera par une victoire à Coventry pour poursuivre l’aventure Champions Cup avec les 8 meilleures équipes européennes 2020-21.