Après deux semaines à attendre que la confrontation avec les Lyonnais se déroule pour finalement la voir ajournée à plus tard, les hommes de Franck Azéma ont profité de cette coupure pour se régénérer aussi bien physiquement que mentalement avant d’entamer un bloc de matches d’au moins 15 semaines consécutives. Ce long marathon débutera par un voyage périlleux dans le Tarn où le combat devrait être au centre des débats. 

 

La sous-préfecture du Tarn ne laisse pas que de bons souvenir dans les mémoires auvergnates. Rares sont d’ailleurs les joueurs qui s’y sont imposés (l’ASM n’a gagné qu’à 2 reprises lors des 45 dernières années). Fritz Lee est un peu l’exception qui confirme la règle puisque le troisième ligne néo-zélandais compte à son actif une victoire, une défaite et un match nul en trois déplacements… ainsi que le souvenir impérissable de sa première sous le maillot « jaune et bleu » quelques jours seulement après son arrivée en Auvergne (en 2013 pour un match nul 22-22). Le sentiment sur le stade Pierre-Antoine est donc mitigé pour Fritz qui sait parfaitement à quoi s’attendre vendredi soir au bord de l’Agout. « Le CO est une équipe très difficile à jouer à domicile. Nous avons eu 2 semaines pour préparer ce déplacement et il faudra que nous soyons capables d’améliorer encore quelques détails pour rivaliser avec les Castrais. » Etienne Fourcade, détaille les propos de son coéquipier. « C’est un endroit où il n’est pas simple d’aller gagner. Ils mettent énormément de combat, d’agressivité et possèdent d’excellents gratteurs. Pour prétendre à déployer du jeu et les mettre en danger, il faut d’abord leur répondre dans ces secteurs-là en étant à leur niveau d’intensité et d’agressivité tout en restant dans la limite de la règle ». 

 

« Pénible » pas le bon mot pour Franck Azéma qui loue les valeurs et les vertus de cohésion et de combat de cette équipe du Castres Olympique 

 

Un solide combat en perspective face à une équipe qui porte depuis plusieurs saisons une étiquette de « pénible » que ne cautionne pas vraiment Franck Azéma. « Pour moi, ce ne sont pas les bons mots. Castres a toujours été une équipe attachée aux fondamentaux de notre sport : la cohésion, le combat avec des entraineurs qui ont une histoire personnelle forte avec ce club et un ADN qui se transmet au fil des saisons. Les valeurs et les vertus de ce club sont saines.  Peut-être que sur cette pelouse, les chocs sont durs, que ça tape fort et qu’ils mettent beaucoup de combat mais ceux qui ne l’acceptent, n’ont rien à faire sur le terrain. » Castres est une terre de rugby, de valeurs, une terre qu’il est difficile de conquérir et que les Auvergnats comptent bien respecter lors de cette 10ème journée de championnat en se déplaçant avec des ambitions. « Nous repartons sur une très longue série de matches, il est important de le faire en ayant l’envie de valider le bon début de saison », poursuit l’entraineur auvergnat. « Comme je le dis depuis quelques semaines, nous avons conscience d’avoir le privilège de pouvoir jouer, de défendre nos couleurs, de renvoyer une certaine énergie à nos supporters, d’affirmer et de leur transmettre notre caractère ». Dans cette période particulière, les Clermontois ont adopté un état d’esprit qui les porte à se transcender pour ceux qui les suivent et n’ont pas la chance de pouvoir exercer ou vivre leur passion. « La situation sanitaire nous rappelle à l’essentiel » admet Franck Azéma qui préfère d’ailleurs mettre en avant « l’envie de gagner » plutôt que la « pression du résultat » ne sachant pas mieux que quiconque « combien de temps la situation peut encore durer ». 

Dans l’impossibilité de se projeter bien loin, Clermont a choisi de regarder au plus près avec, semaine après semaine, la même envie et la même détermination. Le temps n’est pas à la priorisation ou aux prémonitions mais bien au pragmatisme. Il en sera question au stade Pierre-Fabre où le combat reste la porte d’entrée de toutes les ambitions.