L’entrainement des « jaune et bleu » a pris une drôle de tournure en milieu de matinée. Alors que l’opposition habituelle de fin de semaine allait débuter, les joueurs ont été informés du report de leur rencontre prévue dimanche soir face à l’Union Bordeaux Bègles. Entre fatalité et déception, les Auvergnats reviennent sur cette matinée improbable « dans le monde d’avant », et à laquelle ils devront probablement s’habituer dans celui « d’après »…

 

4 journées de championnat et c’est déjà le cinquième match reporté. Clermont qui avait pour l’instant était épargné n’est qu’une victime collatérale de plus de l’épidémie qui a choisi, au hasard, de toucher l’effectif bordelais (3 cas de Covid détectés lors des prélèvements effectués hier). Les joueurs ont appris la nouvelle en milieu de matinée, en plein milieu de leur séance d’entraînement, au moment où l’opposition allait débuter. « Franchement, nous sommes très déçus » regrette Adrien Pélissié qui se préparait à aller retrouver ses anciens coéquipiers. « Nous avions fait une bonne semaine de préparation et au final, nous allons passer le week-end à la maison. C’est comme ça et il faudra s’habituer. Il y a des choses que nous pouvons maîtriser et d’autres non… On va vite basculer sur la semaine prochaine, et prendre le bon côté des choses en se disant que nous avons 2 jours de préparation supplémentaires pour la réception du Stade Français ». Un discours fataliste auquel les joueurs auvergnats (et les autres) pourraient bien être amenés à répéter au fil des reports à venir. Camille Lopez a lui aussi du mal à cacher sa déception. « Après le match face à Agen, nous avions tous à cœur de passer le gros test qui nous attendait sur la pelouse de Bordeaux. Ce ne sera pas le cas, c’est forcément décevant. On s’entraîne toute la semaine pour cela. Nous sommes des joueurs de Rugby, les entrainements c’est bien, mais ce n’est pas le plus excitant, il va manquer le match, le point culminant de notre semaine… »  Les Clermontois (et les Bordelais, mais aussi les Castrais et les Brivistes) devront faire sans. « On voit bien que ce Top 14 est bizarre, nous n’avons pas d’autre choix que de faire preuve d’adaptabilité et de nous tenir prêts au bon moment », analyse avec fatalité l’ouvreur des « jaune et bleu ».

 

Une adaptabilité aussitôt mise en action par le directeur sportif clermontois, Franck Azéma, qui a retravaillé l’emploi du temps de la semaine prochaine. « Nous devions consacrer les deux premiers jours de la semaine prochaine à la récupération, le report change bien évidemment la donne. Nous serons sur le terrain lundi avec la possibilité de mettre de l’intensité. Cela va nous permettre de gagner deux jours sur la préparation de Paris. » Une manière de basculer rapidement sur les prochaines échéances de son équipe tout en regrettant de ne pouvoir se servir de ce déplacement à Bordeaux pour constater l’évolution de son groupe. « Tout le monde avait envie de jouer et d’aller faire un gros match à Bordeaux. J’ai vu beaucoup de sérieux et de travail durant la semaine, ce sont souvent de bons signes quant à la détermination que nous pouvons avoir. » Pas question pour autant de considérer cette semaine comme perdue se défend le coach clermontois « Quand on travaille comme ça ce n’est jamais du temps de perdu. Comme je l’ai dit la semaine dernière, nous sommes encore en construction, nous avons mis beaucoup de cohésion dans la préparation de la semaine et cela servira pour les suivantes. » Les Auvergnats ont ainsi gommé Bordeaux de leur calendrier et surligné celui du Stade Français, dont l’opposition est programmée dimanche prochain. Ainsi vont les semaines dans cette période où les incertitudes se multiplient et où les clubs vont devoir faire preuve de facultés d’adaptation et de pragmatisme pour gérer les problématiques sportives où économiques qui ne manqueront pas de se présenter directement ou indirectement. En attendant de préparer et de recevoir le Stade Français dans un stade Marcel-Michelin qui ne pourra malheureusement contenir que 1 000 supporters, nous souhaitons un rapide rétablissement aux joueurs de l’Union Bordeaux Bègles touchés par l’épidémie.