Une date inédite en début de saison, un contexte particulier et des effectifs modifiés, les phases finales de cette Coupe d’Europe ne ressembleront à rien de connu pour les équipes qui auront à disputer ces quarts de finale. Clermont qui s’est donné le droit de recevoir l’an passé sur sa pelouse compte bien profiter de cet avantage pour venir à bout d’une équipe du Racing en forme, afin de continuer l’aventure dans une compétition qui tient particulièrement à cœur aux Auvergnats. 

 

Franck Azéma n’y va pas par quatre chemins pour revenir sur la performance de son équipe samedi dernier sur la pelouse de Bayonne. « Je ne vais pas m’appuyer sur ce match pour préparer celui du Racing. Ce n’est pas à l’image de ce que je vois depuis 3 mois au sein de ce groupe. Même si nous ne les avons pas vues la semaine dernière, nous avons des certitudes et il faudra travailler là-dessus pour recevoir une équipe du Racing qui semble très en place. Il faut que Bayonne soit une exception ». Morgan Parra n’est pas non plus dans la demi-mesure au moment de revenir sur le match du week-end dernier. « La vidéo de lundi fut assez parlante, mais nous n’avions pas besoin de cela pour savoir pourquoi nous étions passés à côté. Le rugby est un sport de contact et d’engagement quand on n’est pas dans ce registre nous n’avons rien à faire. »  Une grosse piqure de rappel avant de recevoir une équipe du Racing qui est l’une des plus efficaces de ce début de saison. « Sur cette rencontre, tous individuellement nous devrons, avant tout, mettre l’intensité et l’engagement nécessaires pour combattre. » Et même si le demi-de-mêlée se serait bien passé de ce faux-pas sur la pelouse basque rien ne semble entraver sa motivation à l’approche du premier match éliminatoire de son équipe. « C’est toujours mieux d’enchainer les victoires mais cela nous fait aussi un rappel sur les fondamentaux que nous devons respecter pour jouer au Rugby. Nous nous sommes donnés le droit de recevoir en quart de finale et nous comptons bien jouer notre chance à fond. Le contexte est peut être différent, inhabituel et très tôt dans la saison mais on va faire avec ! »

Etienne Falgoux « Un bon match pour franchir un cap »

Ainsi, après 6 mois de coupure et seulement 2 matches en compétition, Clermont jouera son avenir européen lors de ce quart de finale. Une situation particulière dont le coach clermontois refuse de faire un obstacle. « C’est vrai que c’est tôt, mais nous ne venons pas de l’apprendre. Comme nous le disons depuis de longs mois, il va falloir nous adapter tout au long de cette saison particulière. Nous considérons plutôt que ce match est une chance. Jouer un quart de finale de Coupe d’Europe ce n’est pas donné à tout le monde. Nous avons gagné le droit de défendre notre place et de tenter d’aller plus loin. Il y a aussi une histoire d’héritage, de transmission, dans cette édition de la Champions Cup. Nous savons qu’une partie de l’effectif qui a gagné le droit de disputer ce quart de finale au Michelin, n’est plus avec nous aujourd’hui. Nous pensons forcément à eux. Ils ont contribué à cette qualification, c’est à nous de terminer le boulot. » Morgan Parra, qui lui aussi évoque ses anciens partenaires refuse de considérer cette compétition comme le simple prolongement de la saison passée. « C’est une nouvelle Coupe d’Europe, tout simplement. Nous savons que nous devons une partie de notre place à des joueurs qui ne peuvent plus défendre nos couleurs lors de ces phases finales. Nous allons nous servir de cela, mais il faut être clair : nous commençons cette nouvelle Coupe d’Europe à 8, en quart de finale, et il faudra être prêts à continuer notre chemin. » Un chemin sur lequel se dressera une formation du Racing qui fut la seule à sortir les Auvergnats sur leur pelouse au même stade de la compétition. « Nous ne sommes pas surpris de retrouver le Racing à ce niveau, commente Franck Azéma. Nous avons certainement une histoire particulière avec cette équipe comme nous pouvons en avoir avec d’autres comme les Saracens, le Leinster … il y a rarement de surprises à ce stade de la compétition et c’est aussi une forme de constance de s’y retrouver. Les Racingmen sont en place, nous ne nous attendions pas à autre chose, ils répondent à leurs standards. » Etienne Falgoux qui n’était pas sur la pelouse bayonnaise en raison d’un petit souci musculaire poursuit la pensée de son coach. « Ils ont montré sur leurs premiers matchs beaucoup d’engagement, de précision et de vitesse. Ils sont toujours articulés autour d’une grosse conquête et d’une bonne défense. Nous savons où nous allons, ce match sera un vrai bon test, un gros défi de ce début de saison. » Un match que les Auvergnats disputeront dans un stade à la jauge abaissée à 5000 spectateurs… bien loin des 19 000 supporters qui peuplent habituellement le Michelin pour ces rencontres éliminatoires mais pas pour autant sur terrain neutre comme se défend Etienne Falgoux « Nous serons bien chez nous ! Ici, c’est notre maison, c’est là où nous nous entrainons tous les jours ou nous avons toutes nos habitudes. Ce ne sera pas sur terrain neutre et encore moins au Racing, c’est bien eux qui viendront chez nous. »

La notion de défense du territoire est bien là, jauge pleine ou jauge partielle. Celle de l’héritage de la saison passée et de ceux qui ont construit cette qualification ne sera pas bien loin. Autant de leviers que les hommes de Franck Azéma devront activer pour venir à bout d’une équipe du Racing qui s’annonce redoutable et dont l’objectif sera d’écarter d’un chemin européen toujours aussi cher dans le cœur des Auvergnats…