Sevrés de Rugby pendant 6 mois, les 10 000 supporters et probablement les très nombreux spectateurs ont eu droit à un match de très haut niveau en guise de retrouvailles. Réduits à 13, les Toulousains ont donné du fil à retordre à des Auvergnats qui ont joué à se faire peur toute la seconde période. Au bout du suspense, Clermont conserve trois petits points d’avance qui permettent de lancer cette saison. 

 

 

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Clermont (stade Marcel-Michelin) temps doux, pelouse excellente, 10 000 spectateurs. Clermont bat Toulouse 33 à 30 (mi-temps : 23-5) Arbitrage de M.Raynal

Clermont : 3 essais de pénalité (25e), Lopez (33e) et Moala (70e), 4 pénalités (7e, 10, 40e et 51e) et 2 transformations de Lopez.

Toulouse :   4 essais de Cros (15e), Elstadt (45e et 55e) et Dupont (68e), 2 pénalités (60e et 66e), et une transformation de Ntamack.

Cartons Rouges : Tekori (brutalité, 34e), R.Arnold (plaquage dangereux, 50e

Cartons Jaunes : Marchand (fautes répétées, 25e) Bibi Biziwu (66e)

 

Clermont donne le ton, Toulouse voit rouge ! 
 

Devant 10 000 supporters masqués et disciplinés (soit la plus grosse affluence dans le monde sportif : post Covid) et dans un Michelin morcelé par le travail colossal des organisateurs et de la billetterie du club, les abonnés Clermontois ont pris un plaisir fou passant par toutes les émotions. Une sorte d’ascenseur émotionnel démarré par un hommage poignant en la mémoire d’Eric de Cromières aussitôt retranscrit par les hommes de Franck Azéma par une entame de feu. Dominateurs sur tous les points de contact et exerçant un pressing de tous les instants, les Toulousains subissent et multiplient les fautes. Il n’en faut pas moins pour que Camille Lopez (100% face aux perches ce soir) ouvre le score et double la mise après 10 minutes. Toulouse, sans munition, parvient toutefois à garder le contact grâce à un ballon contré par François Cros qui file dans le dos de la défense inscrire le premier essai de la rencontre. Les « Rouge et Noir » ne feront pas grand-chose de plus lors de ce premier acte si ce n’est multiplier les fautes face à des Auvergnats quasi-parfaits dans la règle (4 pénalités seulement en 40 minutes). Clermont met une pression énorme sur les visiteurs, grâce à un pack puissant et organisé. Elstadt, à l’origine d’une première échauffourée, puis Tekori, auteur d’une manchette sur Fritz Lee, tentent de contrarier les plans auvergnats. C’est sans compter sur Monsieur Raynal qui veille et siffle un essai de pénalité puis l’exclusion du seconde ligne toulousain avant de sortir à nouveau Julien Marchand pour une énième faute face aux avancées du pack auvergnat qui aura dominé d’une main de fer cette première période marquée par la sortie prématurée de l’arrière Kotaro Matsushima (touché aux adducteurs). Camille Lopez bonifie la domination de ses hommes en inscrivant le premier essai des siens et en rajoutant 3 points après la sirène (23-5 à la pause). 

 

 

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A 13 contre 15, les Toulousains n’ont rien lâché ! 

 

A la reprise, on croit l’affaire dans le sac lorsque Monsieur Raynal sort à nouveau le rouge pour un plaquage dangereux d’Arnold. A 13, les toulousains vont faire mieux que résister, retrouvant subitement leur discipline et leur organisation. Elstadt déjà auteur d’un premier essai sur ballon porté récidive peu avant l’heure de jeu. Clermont, laisse la menace grandir permettant à Ntamack de ramener les siens à quelques longueurs (26-22 à la 62e). Les hommes d’Ugo Mola sont désormais complètement libérés à l’image de cette relance irréelle née d’un ballon propulsé entre les jambes de Ramos sur sa ligne d’essai et bonifiée par toutes la ligne de trois-quarts jusqu’à ce qu’Antoine Dupont ne feinte la passe sur le dernier défenseur auvergnat pour inscrire un essai qui donne pour la première fois l’avantage aux visiteurs. Le public du Michelin, connaisseur, est pris entre l’envie d’applaudir et la retenu en voyant le tableau d’affichage basculer. Heureusement sur l’action suivante, les Clermontois montrent qu’ils ont un sacré caractère en jouant parfaitement un surnombre qui propulse George Moala, excellent de bout en bout de la rencontre, vers un duel en bout de ligne que le centre all-black remporte en puissance ne laissant aucune chance au jeune ailier toulousain. Clermont n’aura été mené que deux petites minutes… mais il reste encore du temps. Du temps pour souffrir puisque Toulouse a désormais la main sur cette rencontre se multipliant et faisant oublier son infériorité numérique. Le Michelin est au bord de l’asphyxie lorsque les « rouge et noir » acculent les clermontois près de leur ligne et enchainent les penal-touche. 5 minutes avant la fin de la rencontre, snobant une première pénalité largement dans les cordes de leur buteur, ils sont contrés par la bonne organisation défensive sur ballon porté mais reviennent aussitôt à la charge. Clermont repousse le danger mais perd un nouveau ballon en touche qui redonne une balle de match aux visiteurs. Romain Ntamack franchit même la ligne d’essai avant que Monsieur Raynal ne revienne sur sa décision jugeant que l’ouvreur toulousain aurait dû lâcher le ballon dans la phase de plaquage bien négociée par un George Moala décidément aux allures de sauveur. Clermont se dégage, se fait une dernière fois peur et libère enfin le Michelin pour un premier ascenseur émotionnel de 80 minutes.

 

 

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Que cela fait du bien de vivre et partager des émotions. Les spectateurs du Michelin n’auront probablement pas regretté leur venue ce soir dans leur stade encore privé de son pesage mais heureux de pouvoir compter sur ses 10 000 fidèles. Passer par toutes les émotions en 80 minutes, il n’y a que le sport pour cela… Après une mi-temps complètement maîtrisée par les hommes de Franck Azéma, les Toulousains qu’il faut féliciter pour leur énorme performance, ont montré qu’ils étaient bien l’un des ogres de ce championnat. Clermont qui se sera fait peur en manquant de rigueur et de lucidité en fin de match, conserve toutefois l’avantage du score signant une victoire de prestige pour son match de reprise.  

 

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Pour l’ASM Clermont Auvergne :

1.Beria, 2.Fourcade, 3.Slimani, 4.Timani, 5.Vahaamahina, 6.Iturria, 7. Cancoriet, 8.Lee, 9.Bezy, 10.Lopez, 11.Pourailly, 12.Moala, 13.Fofana, 14.Betham, 15.Matsushima.

Remplaçants : 16.Pélissié, 17.Bibi Biwizu, 18.Jedrasiak, 19.Fischer, 20.Parra, 21.Tiberghien, 22.Veredamu, 23.Falatea

 

Pour le Stade Toulousain :

1.Baille, 2.Marchand ©, 3.Aldegheri, 4.R.Arnold, 5.Tekori, 6.Elstadt, 7.Placines, 8.Cros, 9.Dupont, 10.Ntamack, 11.Kolbe, 12.Ahki, 13.Tauzin, 14.Lebel, 15.Medard.

Remplaçants : 16.Mauvaka, 17.Neti, 18.Ro.Arnold, 19.Tolofua, 20.Idjellidaine, 21.Ramos, 22.Guitoune, 23.Faumuina