Une coupe de cheveux iroquois, une barbe de pionnier de la légion étrangère et des lunettes futuristes posées sur le bout de son nez… le moins que l’on puisse dire c’est que le colosse tongien n’est pas passé inaperçu dans le paysage rugbystique auvergnat. L’ambianceur du vestiaire clermontois ne fait pas dans la modération et quand il est question de Rugby, c’est la même chose, Loni se donne à 200%. Formidable « coéquipier » et membre fédérateur du vestiaire clermontois, il est celui qui a amené le célèbre « pili-pili » dans les rangs de l’ASM se faisant un malin plaisir à ponctuer chaque séance de travail avec toujours plus de créativité.

 

Loni était un véritable pari, lors de son arrivée en Auvergne. Certes, quelques vidéos tournaient bien sur Youtube montrant la boule de muscles tongienne pousser des charges monstrueuses qui faisaient valser ses adversaires comme des quilles dans le Super Rugby ou lors d’un combat de boxe semi-professionnel qui lui valut son surnom « d’ours tongien »…  mais saurait-il s’adapter aux spécificités du Top 14 ? A peine arrivé dans sa nouvelle équipe, Loni a montré toute sa générosité et son envie. Explosif à l’excès, il ne lui fallut pas plus de quelques minutes sur la pelouse du Michelin pour sortir de l’anonymat … une charge de bœuf qui lui brisa l’avant-bras avant que celui-ci ne se fasse expulser pour un plaquage dévastateur face au LOU en 2017. Une entrée avec fracas pour ce personnage aussi attachant qu’extravagant qui ne tardera pas à devenir l’un des chouchous de la Yellow Army. En quelques saisons, ce pilier adroit et terriblement dynamique aura énormément progressé en mêlée fermée sous la houlette de Didier Bes sans jamais perdre son identité et sa manière bien à lui de voir le rugby. Ainsi on le vit, jouer au pied dans le dos de la défense, tenter des passes sautées, des chisteras, asséner des plaquages destructeurs type « playstation » et même percer comme un trois-quarts centre comme lors de cette offrande à Alivereti Raka qui permit aux Auvergnats de s’imposer sur le fil lors de leur dernier déplacement au stade du Hameau. La face visible du personnage était déjà savoureuse, la face cachée l’est tout autant. Souriant à longueur de journée, Loni s’est imposé comme l’ambianceur du groupe, un personnage central et fédérateur qui a apporté une partie de sa culture en Auvergne avec le « pili pili », cette célébration mi- festive mi mystique qu’il a implanté au sein du groupe afin d’en faire un rituel de fin de séance qui ponctue désormais chaque entrainement chaque match et qu’il s’amuse à customiser en fonction de la situation. Malgré quelques blessures, Loni aura été un précieux complément de la première ligne auvergnate et un formidable coéquipier que le vestiaire regrettera. Même si le garçon prend énormément de recul sur la situation et mesure la chance qu’il a eu de vivre du rugby pendant ces quelques années,  évoquant un retour à la vie normale avec beaucoup d’humilité, on a du mal à se convaincre qu’il ne ferait pas le bonheur de bon nombre de clubs tant le joueur est bourré de qualités et le coéquipier exceptionnel…

 

La fiche statistique

3 saisons / 52 matches avec l’ASM Clermont Auvergne (2 essais) / 19 titularisations 

Vainqueur de la Challenge Cup 2019

 

 

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Le mot du coach 

« C’est un très bon mec, il a une aura énorme dans le groupe et fédère autour de lui. Il ne se prend pas au sérieux mais au moment où il entre sur le terrain ou débute un entrainement, il donne tout. Il a de grosses qualités ballon en mains, avec un très bon feeling et de belles attitudes en plus de sa solidité en mêlée. Malheureusement, avec les règles JIFF il était devenu compliqué de la garder mais j’espère vraiment qu’il retrouvera vite quelque chose en France ou en Nouvelle-Zélande. C’est une belle rencontre, une belle personne, un garçon qui a énormément apporté au groupe. »