Avant toute chose, il est important de préciser que dans cet article, il n’est pas question de chercher une piste de recherche pour la lutte scientifique contre le Coronavirus ou d’affirmer une quelconque efficacité d’un de ces aliments face à l’épidémie qui frappe actuellement le monde puisqu’aucun d’entre-eux n’a scientifiquement montré une action contre ce virus en particulier. Cela dit, les formes graves touchent, en très grande majorité, la population immunodéprimée (naturellement ou pathologiquement), il est donc important d’entretenir et de renforcer nos défenses immunitaires naturelles durant cette période. Stéphane Walrand, Nutritionniste des « Jaune et Bleu » depuis plus de 15 ans, professeur universitaire et chercheur en Nutrition et Biochimie à l’unité de Nutrition humaine de l’INRA, nous donne ses conseils et ses recommandations adaptées à la nutrition de tous. 

 

« Depuis très longtemps la communauté scientifique travaille sur les effets des aliments sur la réponse immunitaire », lance en introduction le chercheur clermontois. « Il a été montré scientifiquement que la consommation de plusieurs familles d’aliments pourrait aider notre organisme à répondre aux attaques virales ou bactériennes. » « Souvent, ceux-ci ont été découverts de façon empirique. » Pour illustrer les propos de Stéphane, le miel est un bon exemple. En effet, utilisé depuis des siècles, notamment par les Égyptiens ou les Romains pour protéger les enfants et les « anciens » par ingestion ou apposition, le miel possède des vertus médicinales qui au fil des années ont révélé leurs secrets aux scientifiques ainsi que des produits actifs antioxydants et anti-microbiens. « Les Nutritionnistes ont ainsi cherché à expliquer les effets constatés de certains aliments en isolant les principes actifs de ceux-ci et en démontrant leur efficacité. ». Depuis Hippocrate (« Que ton aliment soit ta seule médecine », 5ème siècle avant JC), nous savons que l’alimentation participe au maintien de notre état de santé et les relations entre alimentation et santé font l’objet d’une recherche active. « La réponse immunitaire » fait aussi partie de ces axes de recherche et certains aliments ont prouvé leur efficacité dans ce domaine particulier. Stéphane Walrand nous détaille les grandes familles : 

 

« On peut parler dans un premier temps des « super-aliments » : Tous ont démontré une action immunostimulante et une composition nutritionnelle « hors du commun ». Ce sont les baies de Gogi, les graines de chia, les Cranberries ou canneberges, amandes, grenades, myrtilles, cassis, choux Kale, les micro-algues comme la spiruline, la chlorella, le curcuma, les graines germées ou la gelée royale. 

 

« Nous ne pouvons en aucun cas affirmer que le fait de favoriser ces familles d’aliments ont un effet bénéfique sur le cas particulier du Coronavirus mais nous savons que ceux-ci ont une action générale sur la performance de notre système immunitaire ».

 

« Les aliments riches en vitamines sont également une barrière intéressante pour notre organisme. La consommation quotidienne de vitamine C est à recommander puisqu’elle stimule les défenses immunitaires de notre corps. Il a été démontré que les cellules de défense sont plus efficaces lorsque la consommation en vitamine C est normal ». Elle se trouve dans les agrumes, les fruits rouges, le kiwi, le brocoli, le poivron ou le chou. « La vitamine A intervient elle dans la production des cellules de défenses pouvant combattre virus et bactéries ». La vitamine A se retrouve dans l’huile de foie de morue, le foie, le jaune d’œuf, le beurre, les produits laitiers et certains végétaux comme les carottes. « Enfin la vitamine D (qui est synthétisée à 80% par le corps humain mais que l’on retrouve également dans le foie, le poisson et certaines huiles) permet aussi de réguler les défenses immunitaires ». « Sa production est boostée par le soleil, alors il ne faut pas hésiter à apporter un maximum de lumière dans les maisons et se mettre au soleil (short-tee-shirt) sur les balcons ou dans les jardins pour ceux qui ont la chance d’en avoir. Surtout que la majeure partie de la population française présente un déficit en vitamine D ». 

« La dernière famille concerne les aliments riches en minéraux. Il a notamment été démontré que le cuivre a des effets toxiques vis-à-vis des virus et des bactéries ». On en retrouve dans les fruits et légumes comme la poire, les oranges, les pommes, mais aussi dans les amandes, les noisettes, les abats, les poissons et les fruits de mer. Le magnésium participe également de façon active à la fabrication des systèmes de défense de l’organisme contre les virus. » Il est présent dans les produits de la mer, le riz complet, le pain complet ou les eaux minérales. Le Sélénium (produits de la mer, œufs, lait et céréales) ou le Zinc (huitres, sésame et abats) ont également des effets stimulants sur les défenses antivirales du corps humain. 

 

Le but n’est pas de se « gaver » de ces aliments, comme le précise le chercheur clermontois, « mais plutôt de les favoriser à des doses normales dans notre alimentation » lorsque nous avons besoin de stimuler nos défenses immunitaires. « Comme je le répète, en conclut Stéphane Walrand, nous ne pouvons en aucun cas affirmer que le fait de favoriser ces familles d’aliments ont un effet bénéfique sur le cas particulier du Coronavirus mais nous savons avec certitude que ceux-ci ont une action générale sur la performance de notre système immunitaire. En les favorisant, nous ne pouvant donc pas être sûrs que cela peut nous faire du bien mais nous avons la certitude qu’ils ne peuvent pas nous faire de mal. »