La semaine dernière une délégation du staff sportif menée par Neil McIlroy, le manager sportif des « jaune et bleu », était en déplacement à la Nouvelle Orléans à la rencontre des dirigeants de NOLA Gold Rugby avec qui l’ASM Clermont Auvergne a signé récemment un partenariat. Une visite constructive et instructive sur les opportunités futures mais aussi sur la richesse des échanges qui iront bien au-delà du simple ballon ovale comme nous l’explique le manager clermontois.

 

A la demande du président Eric de Cromières une délégation composée de Neil McIlroy (manager sportif), Paul-Marie Lallement (kiné) et Benoit Gay (préparateur physique) a ainsi traversé l’Atlantique pour se rendre en Louisiane et lancer véritablement le partenariat signé, il y a quelques semaines, entre les « jaune et bleu » et l’équipe des NOLA Gold Rugby évoluant en MLR (Major League Rugby). Une semaine de découvertes et d’échanges sur des domaines aussi variés que le sportif, le médical, la préparation physique, la billetterie, le marketing allant même jusqu’à rencontrer le Consulat de France pour imaginer une passerelle universitaire, culturelle ou touristique entre l’Auvergne et la Louisiane où les attaches françaises sont encore très marquées et appréciées. Les Clermontois ont profité de ce voyage pour prendre des contacts avec l’équipe de Football Américain des Saints de la Nouvelle-Orléans et visiter leurs infrastructures. « Des installations de rêve, sans la moindre restriction et à la pointe de la technologie dans tous les domaines » selon le manager clermontois qui a pu échanger une bonne partie de la journée avec son homologue en NFL. « Nous avons également pu rencontrer et comprendre le fonctionnement universitaire et la relation très étroite entre le sport et la médecine incluant la préparation physique, la récupération et les différents soins que peuvent recevoir les sportifs de haut niveau de la région, grâce au Tulane Institute of Sports Médecine auquel les joueurs de NOLA ont désormais accès. Cela nous a apporté de nombreuses informations sur la prise en charge des blessures, sur l’optimisation de la récupération mais aussi les soins que peuvent avoir les anciens joueurs de NFL qui fréquentent ces lieux après leur carrière ». Le rugby américain jugé « en pleine évolution » semble suivre le modèle de la MLS (Major League Soccer) avec l’arrivée de nombreux investisseurs ainsi que deux nouvelles franchises pour la saison prochaine saison, mais aussi des joueurs à la renommée mondiale comme Mathieu Bastareaud, Ma’a Nonu et bientôt Chris Robshaw. « Le public américain est réellement friand de sports. Il y a bien évidement la NFL, la NBA, la NHL et le Baseball qui occupent le terrain médiatique à longueur de journée mais il y a aussi de la place pour beaucoup d’autres sports qui à l’échelle universitaire ou déjà professionnels peuvent envisager une part du gâteau. Sans aucun doute, la MLR fera partie de ceux-là, même si cela peut prendre un peu de temps comme cela a été le cas avec le Football qui est un bon exemple. » En attendant l’explosion annoncée, les dirigeants clermontois ont assisté au match de NOLA face aux New England Free Jacks (remporté 31 à 22) qui s’est déroulé devant environ 2000 supporters. « Contrairement aux sports majeurs américains, les stades ne sont pas encore complets et le niveau est encore en dessous des championnats plus expérimentés, raconte Neil, mais l’ambiance y est très festive. Il y a une parade de supporters comme pour « mardi gras » entre la buvette et les places de stade, le speaker explique la plupart des actions de jeu en temps réel, le marchandising est déjà bien en place. On sent bien que le public adhère à ce sport émergeant et que le succès n’est qu’une question de temps. »

Un partenariat fait pour se renforcer et se concrétiser !

Depuis cette saison, NOLA Rugby et Tulane University ont renforcé leurs liens afin de professionnaliser le club de la Nouvelle Orléans dans beaucoup de domaines. « C’est aussi une très bonne opportunité pour nous, rebondit Neil Mc Ilroy, ce sont des experts dans le domaine du sport de très haut niveau. Ils peuvent nous être de très bons conseils sur les problématiques de récupération, de travail physique ou de données médicales. En contrepartie et en plus des relations qu’ils peuvent avoir avec NOLA, ils sont à l’écoute et à la demande de nouvelles données en provenance d’un club de rugby professionnel avec l’expérience que nous pouvons avoir à Clermont. » Les échanges pourraient même s’élargir sur un plan économique comme nous le révèle le manager clermontois. « Nous avons pu exposer notre projet de partenariat au World Trade Center de la Nouvelle Orléans, qui semble très ouvert à des rencontres avec la chambre de Commerce et d’Industrie de Clermont afin de développer les passerelles entre les deux territoires. Des dirigeants américains pourraient même nous rendre visite avant la fin de la saison et des liens doivent être mis en place à l’horizon 2021 pour favoriser les échanges entre l’Université d’Auvergne et celle de la Nouvelle Orléans », s’enthousiasme le dirigeant de l’ASM.

 

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Emerveillé par l’amour que les Américains vouent au sport, le manager clermontois mesure le potentiel que représente le Rugby sur ce territoire émergeant. « Des milliers et des milliers d’athlètes de très haut niveau (pour le seul Foot US) arrêtent leur sport à 21 ans car ils ne répondent pas à la Draft du Sport US qui concernent 1% des sportifs universitaires. Ils ont alors le choix d’arrêter le sport professionnel ou de tenter une reconversion vers un autre sport. Le rugby est en train de se positionner sur ce filon afin de récupérer des athlètes de très haut niveau. La question est désormais de savoir combien de temps cela va prendre de transformer ces athlètes en joueur de rugby ? C’est un Challenge énorme sur lequel ont commencé à  s’engager les clubs de rugby américains, le potentiel est énorme. »

 

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Concrètement sur le plan sportif les échanges pourraient avoir lieu sur plusieurs terrains. Certains joueurs en fin de carrière en Top 14 pourraient venir vivre une nouvelle expérience ici aux Etats-Unis pourquoi pas sous la forme d’une première expérience d’entraineur ou de joueur avec un projet de reconversion. La détection de nouveaux potentiels peut également permettre à certains joueurs américains de venir progresser au sein d’un club de haut niveau. Cela peut être envisageable sur une courte période (lors de l’intersaison américaine) pour un gain d’expérience ou sur du plus long terme en cas de recrutement potentiel. Les discussions ne sont pour l’instant qu’au stade du projet mais celles-ci pourraient rapidement devenir plus concrètes si des opportunités émergent. En attendant les dirigeants de NOLA ravis de ces premiers contacts traverseront à leur tour l’Atlantique pour découvrir la maison « jaune et bleu » de l’intérieur dans les mois à venir. Prometteur pour l’avenir…