Inutile de revenir sur le calendrier infernal du rugby français et ses aberrations, entre Coupe d’Europe, TOP  14, Tournoi des 6 Nations, auquel on rajoutera cette année la Coupe du Monde… toujours est-il qu’après 12 week-ends consécutifs de matches, la perspective de quelques jours de break se profile à l’horizon.

 

Pas question pour autant de relâcher l’attention avant la fin du match contre le Stade Français, tant il est important de bien finir ce bloc hivernal. La qualification pour un ¼ de finale à domicile en poche, il est crucial de valider ce bon résultat à domicile ce samedi, afin de rester dans une bonne position dans la course à la qualification en TOP 14. Peter Betham confirme que le groupe a pleinement conscience de cela et sait pertinemment « qu’après les derniers gros matches joués, il fallait s’attendre à… un nouveau gros match ! »

Après un début de saison difficile, le Stade Français s’est remis depuis quelques temps dans une bonne dynamique de groupe et de résultats. Franck Azéma, qui connait bien Laurent Sempéré, l’un des nouveaux entraineurs de cette équipe ne s’y trompe pas : « Je sais le joueur qu’il était mais surtout je connais l’homme, et pour relever ce challenge, il a su revenir aux fondamentaux de vie de groupe, resserrer son effectif et l’orienter vers l’envie et l’engagement, socles de tous collectifs ». Judicaël Cancoriet sur le point de faire son retour sur les terrains confirme que « si l’effectif du Stade Français n’a pas changé, les dispositions mentales ne sont désormais plus du tout les mêmes qu’il y a encore quelques semaines. Avec un tel effectif, ils ne sont clairement pas à leur place, il faudra être particulièrement vigilant et ne pas se laisser surprendre ». Les parisiens ne font effectivement pas vraiment mystère de vouloir « faire un coup » en Auvergne. Ils ont besoin et sûrement envie de points pour quitter le bas du classement, et là où l’ASM Clermont Auvergne a laissé du jus avec les dernières confrontations européennes, eux ont eu tout loisir de se régénérer.

 

Tous les matches sont déterminants

 

Même s’il convient de bien intégrer ce contexte, Paul Jedrasiak précise : « ne pas trop regarder ce qu’ils font de leur côté et préfèrer se concentrer sur l’ASM, avec la volonté de mettre notre jeu en place. Il ne peut pas y avoir de contrecoups possibles après la Coupe d’Europe, et même après ces matches durs et à haute intensité, il va falloir s’employer de la même manière, avec les mêmes ambitions ». Judicaël insiste, « nous n’avons pas droit au relâchement, nous avons besoin de régularité et nous ne pouvons pas nous louper sur ce type de match. »

Chacun sait que cette année, comme en Coupe d’Europe, le TOP 14 ne laisse guère de place aux approximations et que tous les points compteront à l’issue de la phase régulière. Le crédo du coach clermontois est simple : « désormais, tous les matches sont susceptibles de constituer une bascule… et ce pour tous les clubs ». Une sorte de « money-time » qui devrait durer 6 mois !

Dans cette perspective et malgré les incertitudes restant dans la composition de l’équipe Franck Azéma dit avoir « vu de bonnes choses cette semaine à l’entrainement, avec de belles prises d’initiatives des joueurs dans un esprit déterminé. L’important est aujourd’hui de composer avec l’effectif à disposition pour trouver le bon équilibre entre la cohésion du groupe et la fraicheur ».

C’est dans cette dynamique que s’inscrira l’ASM ce samedi soir en espérant le traditionnel et indéfectible soutien de sa Yellow Army, pour se dire que les vacances sont bien méritées.

Une coupure salutaire pour tous, sauf pour Judicaël Cancoriet, qui après plus de 2 mois d’arrêt, un gros travail et l’implication du staff médical et des préparateurs physiques revient un peu plus vite que prévu, et glisse malicieusement : « Eh bien moi, je suis dégouté que les vacances arrivent déjà ! ».

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