Derrière un air détendu, Franck Azéma ne cachait pas toutefois qu’après la prestation de son équipe à Toulon, la digestion des agapes de Noël n’avait pas été très simple : « j’ai ressenti de la frustration et de la colère ». A l’approche de la réception du Castres Olympique, l’heure est semble-t-il à la mobilisation pour tous.

 

Personne en conférence de presse n’a fui ses responsabilités. Qu’ils s’agissent des acteurs ou non du dernier match tous s’accordent à pointer une problématique d’engagement.

« Nous n’avons pas respecté les bases du rugby. Sans engagement dans ce sport, cela ne sert à rien de jouer » précise d’emblée Camille Lopez. Cette semaine « nous nous sommes dit ce qu’il fallait se dire dans de telles circonstances, et c’est normal ». Autre façon de présenter les choses, Alexandre Lapandry a lui évoqué : « une séance vidéo « qui pique », où ont été pointés pêle-mêle, le manque d’agressivité, d’implication dans le combat, les rucks et les difficultés rencontrées en conquête, aussi bien en touche qu’en mêlée ».

Chacun a conscience de ces difficultés parfois récurrentes, et il n’est pas question de se chercher de faux prétextes ou de mettre cela sur le compte de la rotation des joueurs et des blessés. Comme l’avance Fritz Lee « les solutions sont à trouver individuellement, mais surtout collectivement. Et pour cela l’endroit le plus sûr pour les chercher reste le combat. Plus vite et plus fort ». Certes la situation comptable de l’ASM Clermont Auvergne n’est pas dramatique, mais nous le constatons tous les week-ends, ce championnat est très serré, tous les points vont compter et il n’est pas question de décrocher. Quant à privilégier une compétition plutôt qu’une autre entre Coupe d’Europe et TOP 14, cela semble bien hasardeux, avec le risque de ne remplir aucun des objectifs.

Dimanche, la réputation de Castres, équipe accrocheuse, expérimentée, qui à la notion du combat inscrite dans son ADN, ne devrait pas se démentir. Son beau succès samedi dernier, contre le LOU, leader d’alors, en atteste. Raison de plus pour être sur le qui-vive. « On a hâte d’y être » lance Alexandre Lapandry, en ajoutant « c’est là qu’on verra si nous sommes costauds ». Franck Azéma y compte bien et son discours est clair : « J’ai été déçu par le comportement. On peut perdre des matches dans une saison, je n’ai aucun problème avec cela… mais pas de la sorte. J’attends une prise de responsabilité de chacun, on s’est menti à Toulon, on doit « s’y filer » tous ensemble. »

 

Pour changer d’année sous de bons auspices

Et cette réaction ne peut pas être simplement épisodique. Il reste 5 gros matches dans cet important bloc hivernal, avant la trêve du Tournoi des VI nations (Réceptions de Castres, de l’Ulster et du Stade Français, entrecoupées des déplacements au Racing et aux Harlequins). Franck Azéma attend la mise en place et la consolidation d’un état d’esprit conquérant et consistant sur le long terme. « Les joueurs ne peuvent pas fonctionner uniquement à réaction ». Le message est visiblement reçu et Camille Lopez rebondit sur le sujet : « Franck a pris ses responsabilités, et nous a fait part de sa vision. Il est bien entendu solidaire, mais les principaux responsables ce sont bien, nous, les joueurs, sur le terrain. A nous d’assumer et de faire en sorte que chacun mette les ingrédients d’implication et de détermination, où il faut et quand il faut. »

Personne n’évoque donc de solution miracle, mais juste un besoin d’en découdre, de ne rien lâcher et de prouver à soi-même et à tous les supporters que les ambitions sont bien là, et les moyens pour les servir aussi. Une belle prestation ce dimanche serait alors une bonne façon d’aborder 2020, de capitaliser de la confiance, et de permettre à chacun de bien profiter de la Saint Sylvestre.

 

 

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