A 15 jours de la rencontre face à l’Angleterre qui se disputera ici à Clermont (samedi 9 novembre à 14h10) Jessy Trémoulière, l’arrière du XV de France élue meilleure joueuse du monde en 2018, nous livre ses impressions, en ayant bien du mal à cacher son impatience, avant d’affronter les Anglaises dans un stade Marcel-Michelin qu’elle espère comble pour cet évènement unique. Entretien…

 

Jessy qu’est-ce que cela représente de jouer sur la pelouse du Michelin avec le maillot du XV de France sur le dos ?
J’attends cela depuis un long moment. Je suis native de la Région, jouer devant la famille et les amis sera un moment fabuleux. Le stade Marcel-Michelin représente tellement de choses dans le rugby auvergnat…J’ai hâte d’y être et j’espère de tout mon cœur que je serai sur la pelouse le 9 novembre face aux Anglaises.

L’an dernier le stade des Alpes de Grenoble avait attiré de très nombreux spectateurs face aux Black Ferns, j’imagine que c’est également ce que vous souhaitez, ici au Michelin, face aux Anglaises…
Oui, bien sûr. De nombreux Auvergnats attendent cela avec impatience. Je croise de nombreuses personnes qui me posent des questions sur ce match. J’espère que le Michelin sera rempli. En ce qui concerne l’ambiance, je ne me fais pas de souci, les supporters auvergnats sont des connaisseurs. Nous avions déjà eu une expérience internationale à Riom en 2011, l’ambiance était déjà très bonne…décuplée dans un stade comme le Michelin, cela laisse rêveuse. Nous sommes toutes très impatientes et motivées à l’idée de disputer un match comme celui-là dans un stade aussi reconnu que peut l’être celui des « jaune et bleu ».  

Cela va donner une nouvelle dimension au rugby féminin dans la région…
Nous avons la chance d’être délocalisées, de jouer un peu partout dans toutes les régions de France. Cela nous permet de promouvoir le rugby féminin et d’accrocher de plus en plus adeptes, des spectateurs, des téléspectateurs ou même de nouvelles pratiquantes. Chaque rencontre est une nouvelle opportunité de rendre notre sport plus populaire et séduisant.

Justement, comment as-tu vu évoluer le Rugby Féminin lors des dernières années ?
Cela va faire 7 ans que je suis dans le groupe France. Nous sommes parties de pas grand-chose avec une médiatisation proche de l’inconnue. Nous n’étions pas télévisées, peu de personnes parlaient de nous. Aujourd’hui, cela a bien changé. Nos rencontres sont diffusées sur de grandes chaînes nationales, nous parvenons à remplir des stades et cela ne fait que progresser. C’est valorisant pour les filles qui pratiquent ce sport de voir que tout le travail qui est fait depuis des années commence à payer. Les générations futures auront la chance de pratiquer un rugby féminin qui sera de plus en plus valorisé et reconnu. C’est une grande fierté pour nous d’avoir, à notre niveau, participé à cela.

 

« J’avais très envie de revenir ici, chez moi, dans ma famille, dans notre ferme familiale pour retrouver les valeurs simples de ce monde où j’ai grandi et où je souhaite poursuivre ma vie tout en continuant de la concilier avec le rugby de haut niveau à Romagnat et en équipe de France. »  

Après avoir, durant de nombreuses saisons, alterné entre le 7 et le XV tu as décidé de te fixer au XV. Peux-tu nous expliquer ce choix ?
Cela faisait 4 ans que j’étais sur le Rugby à 7. J’ai appris beaucoup de choses, vécu des expériences fabuleuses. Le Rugby à 7 est très complet, il est exigeant aussi bien techniquement que physiquement et si j’en suis à ce niveau aujourd’hui, je le dois beaucoup à cette période de ma vie. Maintenant, j’avais très envie de revenir ici, chez moi, dans ma famille, dans notre ferme familiale pour retrouver les valeurs simples de ce monde où j’ai grandi et où je souhaite poursuivre ma vie tout en continuant de la concilier avec le rugby de haut niveau à Romagnat et en équipe de France.  

Quels seront vos objectifs avec le XV de France dans les mois et années à venir ?
Notre objectif est de faire le Grand Chelem cette année (en 2020). Nous recevons trois fois (Angleterre, Italie et Irlande), nous avons le calendrier pour avoir cette ambition-là. Le premier match du Tournoi, face aux Anglaises, sera un gros test et donnera le ton de cette compétition à laquelle nous tenons particulièrement. A plus long terme, nous avons l’ambition de préparer de la meilleure des manières la Coupe du Monde de 2021 qui se déroulera en Nouvelle-Zélande. Nous devons profiter de chacun des matches que nous aurons à disputer d’ici là, à commencer par ce premier au Michelin pour avancer, progresser encore et avoir des certitudes et des automatismes vis-à-vis du rugby que nous souhaitons produire lors de cette échéance internationale.

Tu viens de parler du niveau international, cela nous renvoie forcément au titre de meilleure joueuse du monde que tu as obtenu l’an dernier. Cette récompense a-t-elle développé ta notoriété bien au-delà du rugby français ?
Oui, le titre a été accompagné d’un engouement extraordinaire. Le soir même, le lendemain, j’étais noyée sous les coups de fil des journalistes. C’est super pour le rugby féminin, le sport féminin français en général. C’est une récompense individuelle mais dans un sport aussi collectif que le nôtre, elle se doit d’être partagée avec l’ensemble des filles et de la Fédération qui met beaucoup de choses en place pour nous aider à pratiquer notre sport dans de bonnes conditions. Je suis contente aussi pour l’élan et la visibilité que cela apporte à notre sport qui est encore trop peu connu et pratiqué. C’est grâce à des faits comme celui-là, les résultats que nous serons capables d’avoir et l’image que nous donnons que notre sport pourra continuer sa progression.

Tu portes le maillot de l’ASM avec la section ASM Romagnat Rugby Féminin. Quels sont les liens qui vous unissent aujourd’hui avec l’équipe professionnelle et vers quelles collaborations aimerais-tu aller ?
Cela fait quelques années que les liens se sont créés entre les deux entités. Les choses se font petit à petit. Chaque année de nouvelles actions voient le jour, toujours dans le bon sens. Nous avons des infrastructures désormais à disposition, nous avons eu la chance de jouer la saison dernière sur la pelouse du Michelin. C’est bien engagé pour que ce soit encore le cas cette année. Tout va dans la bonne direction, toutes les opportunités que nous aurons seront bonnes à prendre pour que le lien soit de plus en plus fort. Des personnes travaillent, d’un côté comme de l’autre, pour que le soutien vers le rugby féminin soit de plus en plus important. Eric de Cromières, le président de l’ASM Clermont Auvergne est moteur dans cette démarche, nous savons que nous pouvons compter sur son appui. Beaucoup de clubs en France, Montpellier, Toulouse, d’autres encore, vont dans cette démarche d’association des filles et des garçons. Avec la volonté de travailler main dans la main, nous allons vers de grandes choses pour le Rugby féminin.

Réservez dès maintenant vos places pour assister à cette rencontre internationale à partir de 5 € !

 

 

 

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