A quelques jours du coup d’envoi de la compétition, nous sommes allés rendre visite aux deux tricolores Camille Lopez et Arthur Iturria. Les deux basques de l’ASM Clermont Auvergne, partagent la même chambre depuis l’arrivée des Bleus à Fujiyoshida, pas forcément le même sentiment au moment de débuter leur première Coupe du Monde. Interview…

 

Qu’est-ce que cela représente pour vous de se retrouver, ici, au Japon, à quelques jours du coup d’envoi de la compétition ?
Camille Lopez : Jouer une Coupe du Monde est une fierté, c’est un rêve de gamin. Nous sommes à l’autre bout du monde, dans une culture que nous ne connaissons pas du tout, cela rend l’aventure encore plus belle. 

Arthur Iturria : Je ne peux pas parler de rêve, franchement, jamais enfant je n’aurais imaginé me retrouver là. Je regardais comme tous les gamins la Coupe du Monde mais je ne pensais pas, un jour devenir professionnel et encore moins acteur d’un évènement comme celui-là. J’apprécie d’autant plus de vivre le moment présent.

 

Avez-vous vraiment pris conscience de cet évènement au moment de toucher le sol japonais, il y a une dizaine de jours ?
AI : J’ai plus ressenti un déclic au moment de la remise des capes, dimanche dernier. J’imagine que nous serons encore plus dans la compétition lorsque nous arriverons à Tokyo. 
CL : J’ai eu le même ressenti. Nous sommes arrivés, il y a 15 jours, et même si le pays est différent, nous avons travaillé de la même manière qu’à Paris. Depuis la cérémonie des capes, qui est un moment très intense, très particulier, on sent une vraie différence. Maintenant nous sommes dans la dernière semaine, la dernière ligne droite.

 

Vous avez eu 15 jours d’acclimation, quels sont les changements qu’il fallait absorber ?
CL : Pour ma part le plus compliqué a été de retrouver le rythme au niveau du sommeil avec le décalage horaire. Les premières journées étaient compliquées, mais tout cela est réglé. Pour la météo, nous pouvons passer, en une heure, d’une belle journée ensoleillée à des trombes d’eau…on s’adapte, on connait ça au Pays Basque (rires).
AI : La météo c’est quand même anecdotique, on n’est pas en sucre ! Le plus dur a été le décalage horaire. On va dire que j’ai fait mes nuits plus vite que Camille (rires), il était les yeux ouverts tout le temps ! 

 

Contrairement aux pays ayant organisé les précédentes Coupes du Monde, le Japon n’est pas vraiment une terre de Rugby. Le ressentez-vous ?
AI : Ici à Fujiyoshida, on ne peut pas dire qu’il y ait grand monde. Nous en saurons plus quand nous allons arriver à Tokyo. Les gens nous regardent un peu bizarrement mais ça doit venir de la taille…
CL : C’est certain qu’on ne ressent pas la culture rugby et que ce sera probablement très différent de la prochaine édition en France en 2023, dans un pays où c’est un sport phare, mais il y a aussi ce charme de jouer très loin de chez toi, dans un pays que nous ne connaissons pas du tout.

 

Justement, qu’avez-vous envie de découvrir du Japon ?
CL : Nous avons des choses prévues par les organisateurs de la compétition, mais c’est vrai que je suis assez attiré par l’univers qui entoure les sumos. C’est un sport ancestral dont l’identité est complètement liée à ce pays et que j’aimerais bien connaitre. Au niveau de la nourriture, nous avons déjà été dans un restaurant mais apparemment il était coréen… on va tacher de mieux faire pour la suite (rires). 

AI : Oui, c’est un pays réputé pour sa gastronomie, si nous en avons l’occasion, nous allons essayer de manger plus local ! 

 

Quels premiers sentiments vous laissent les japonais qui ont la réputation d’être très accueillants ?
AI : C’est exactement ça, il y a énormément de respect. Ils nous saluent 10 fois si nous passons 10 fois, nous n’avons pas l’habitude de ça. Très respectueux, cadrés, organisés, efficaces…Nous donnons notre linge le soir à 20h30, le matin à 7H30 et pas 7h31… il est là propre et repassé pour 50 personnes, c’est incroyable. 

 

Dans cette Coupe du Monde, la France se retrouve dans une poule en compagnie de l’Argentine et l’Angleterre avec 3 nations pour deux places. Est-ce que cela change beaucoup de choses au niveau de la pression notamment sur ce premier match face aux Argentins ?
CL : Nous sommes conscients d’être dans une poule relevée. C’est un peu le même format que la Coupe d’Europe sur une durée plus réduite. Nous n’aurons pas de marge et il faut bien débuter la compétition pour espérer faire quelque chose.
AI : Ce tirage c’est peut-être un mal pour un bien. On sera, direct, dans le vif du sujet, avec l’Argentine comme premier gros morceau. Nous allons voir où nous en sommes et si nous sommes capables de sortir de cette poule, nous pourrons être fiers de nous. 

 

Angleterre et l’Argentine sont dans la même situation avec deux places à prendre pour trois candidat…
CL : Les Anglais ont probablement plus de certitudes que nous. Ce n’est pas un secret. L’Argentine, sur les dernières années, est aussi devant nous de par ses dernières performances. Maintenant, comme je l’ai dit, c’est une compétition particulière où beaucoup de choses peuvent se passer. 

AI : Je suis d’accord avec Camille sur les Anglais, ils sont un ton au-dessus. S’ils ne terminent pas en tête cela voudra dire que l’une des deux équipes, la France ou l’Argentine aura fait un exploit. Sur le papier, cela va batailler entre l’Argentine et nous, cela tombe bien c’est le premier match. Pour l’instant, tout le monde est à égalité sur la ligne de départ, il suffit de ne pas le rater. 

 

 

B-RWC-728X90-v2.png