Dans une semaine où la tension pourrait être à son comble, les Auvergnats avancent sereinement vers cette finale du Top 14 qui les opposera au Stade Toulousain, samedi soir sur la pelouse du Stade de France. Porté par un collectif bien en place, une expérience certaine des matches de phases finales et des leaders respectés, ce groupe très peu modifié depuis les 2-3 dernières saisons prépare scrupuleusement cette nouvelle finale, la troisième de son histoire.

 

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A vrai dire, on a connu les « jaune et bleu » plus tendus au moment de préparer l’heure de vérité. « C’est vrai » confie Bernard Goutta « Le groupe est très calme, détendu. Il s’appuie sur son expérience, sur son vécu aussi, sans vraiment se préoccuper de ce qui se dit à l’extérieur. Nous sommes ensemble depuis 11 mois. Nous avons commencé la saison pour aller au bout. Nous y sommes, après de longs mois, il faut maintenant se mettre dans les bonnes conditions pour jouer notre meilleur rugby et avoir l’ambition de remporter cette finale. » L’entraineur des avants auvergnats conquérants et disciplinés depuis le début de la saison, n’oublie rien depuis son arrivée en Auvergne et surtout pas la dernière saison… « Cette saison, loin de nos objectifs pour diverses raisons, nous a permis de retrouver de l’humilité, de nous resserrer autour de nos valeurs et de notre culture. Cela a probablement rendu le groupe plus fort et la colère qui nous a beaucoup servi durant les premiers mois de compétition n’est pas encore partie… il reste encore un match ! » Pour le préparer, dans une semaine axée sur la fraicheur et la mise en place stratégique, les sourires restent affichés sur les visages auvergnats à l’image de celui d’Arthur Iturria qui savoure le plaisir de franchir, cette semaine encore, les portes du centre d’entrainement. « C’est toujours un plaisir et une fierté d’être là. Ce sont probablement les deux meilleures équipes de France qui s’affronteront sur le terrain dimanche, à nous de tout faire pour devenir la meilleure. Maintenant tout le monde a bien conscience que nous n’avons encore rien gagné et qu’il reste un match à jouer.» Un lapsus dans la bouche du troisième ligne auvergnat qui a déjà mis de côté la campagne européenne victorieuse alors ne parlons même pas des autres saisons… « Franchement le poids des défaites du passé :  nous avons fait abstraction de cela depuis longtemps tout comme des victoires d’ailleurs. » Les Clermontois sont focalisés sur ce dernier match de la saison et construisent leur semaine entre un mélange d’expérience apportée par les leaders et l’insouciance d’une génération sans le moindre complexe.

 

« La Finale de rêve, c’est quand tu la gagne ! 

 

A l’image de Greig Laidlaw, en pleine confiance qui n’a plus raté le moindre coup de pied depuis la demi-finale européenne (30 sur 30), la force du collectif auvergnat et son expérience subliment les individualités. « L’équipe rend chaque joueur meilleur, confirme le demi de mêlée écossais avec beaucoup d’humilité. Les gars me facilitent le boulot avec une grosse mêlée et des ballons propres. Nous devons continuer d’avoir la volonté de construire notre rugby et croire en notre force et notre expérience. Il nous reste un match… » Un match face à des Toulousains qui ont affolé beaucoup de statistiques offensives cette saison dans le sillage d’une ligne de trois-quarts très véloce mais qui ne dupe pas les Clermontois. « Les ¾ toulousains ne brilleraient pas comme ils brillent si leurs avants reculaient tous les week-ends » affirme Arthur Iturria qui sait que cette finale se jouera avant tout sur « le combat ». « Aujourd’hui, poursuit Bernard Goutta, dans le rugby de haut niveau, c’est la capacité de déplacement des avants qui porte le danger. Nous avons beaucoup progressé et pris confiance lors des deux dernières saisons dans notre jeu d’avant et notre défense. Cela paye désormais à l’image de la demi-finale où nous avons mené et où nous ne sommes pas affolés. Nous nous sommes appuyés sur notre conquête et notre défense, nos basiques ! » Ceux que les Clermontois travaillent et révisent encore et encore à l’approche d’une finale que les Médias ont déjà qualifié de « Finale de rêve ». Bernard Goutta attendra de l’avoir vécue pour juger. « La Finale de rêve, c’est quand tu la gagnes ! » Réponse samedi soir.