Performants et constants sur la durée de la saison régulière, les Clermontois ont gagné le droit, il y a de cela quelques semaines, de s’offrir une préparation de 15 jours en vue de la prochaine demi-finale de Top 14. A cette période de l’année où les organismes et le mental sont très sollicités, les hommes de Franck Azéma ont ainsi une plage de travail élargie qui leur permet de ne négliger aucun détail. Celle-ci se déroulera en deux phases : les jambes, cette semaine, avec beaucoup d’intensité et de travail physique et la tête, la semaine prochaine, où il sera temps d’affiner la stratégie en fonction de l’adversaire et de régler chacun des détails pour être, dimanche 9 juin, au maximum des capacités de l’équipe.

Le débat est aussi vieux que l’apparition des barrages dans les phases finales du Top 14 « Faut-il privilégier la dynamique ou la fraicheur ? » Franchement personne n’a vraiment la réponse et les statistiques n’hésitent pas à se contredire d’une année sur l’autre. Toujours est-il qu’à Clermont la réponse est « la fraicheur » ! Après une saison étendue sur 9 mois sans interruption, toutes les zones de confort sont bonnes à prendre pour Franck Azéma. « Cette semaine sans match n’est pas quelque chose que nous subissons, nous avons fait les efforts nécessaires et choisi de jouer pour les deux premières places du championnat. Nous avons eu le temps d’anticiper cette plage de travail et de la mettre à profit pour que l’équipe arrive à s’exprimer au maximum de ses possibilités le 9 juin. » Rien n’est laissé au hasard dans les coulisses des « jaune et bleu » où très tôt, ce matin, sur le terrain d’entrainement du Michelin étaient déjà en place des plots multicolores témoignant du travail physique qui allait être effectué. Dans l’attente de son adversaire, Clermont prépare sa « caisse » sans jamais s’éloigner de sa méthode et de ses skills : ces fameux gestes techniques et spécifiques qui, mis bout à bout et effectués à la perfection, permettent au jeu de mouvement souhaité par Franck Azéma et ses adjoints de se mettre en place. « On n’invente rien, nous renforçons les certitudes de notre jeu », poursuit Arthur Iturria. « Nous profitons de cette semaine sans match pour faire un gros travail physique tout en peaufinant nos attitudes ». Même si les efforts sont intenses personne ne rechigne à la tâche « Nous avons la chance d’être en demi-finale, nous avons gagné notre place, nous n’avons désormais qu’une intention être prêts le jour j et prendre un maximum de plaisir. »

Faire les efforts pour arriver avec sérénité et détermination à Bordeaux  

« Ce n’est jamais très intéressant de faire du physique », lance Camille Lopez avant d’aussitôt préciser sa pensée. « Mais nous savons pourquoi nous le faisons. Franck et l’ensemble de sons staff ont une énorme expérience à l’approche de ces moments clés. Nous avons entière confiance et nous savons que nous allons nous présenter à Bordeaux l’esprit tranquille et avec pas mal de sérénité sur notre rugby. » « Nous avons 10 jours pour apporter de la précision et de la justesse à tous les niveaux de notre rugby », détaille le coach auvergnat. « C’est une période très importante où il faut être vrai dans ce que nous produisons à l’entraînement. Ce n’est pas le moment de faire semblant, de s’économiser. Depuis le début de la semaine, les garçons sont irréprochables dans cette envie-là. Il y a une grosse prise de responsabilité de nos leaders et c’est une très bonne chose pour la suite. » Damian Penaud, à peine sorti d’une séance de défense particulièrement intense, vient appuyer les propos de son entraineur. « Les entrainements sont très durs, cette semaine. Nous étions prévenus, il n’est pas question de manquer de rythme au moment où l’intensité est la plus forte. Nous travaillons dur, pour aborder ce sprint final avec de détermination et l’ambition qui va avec. » Demain après-midi, au moment où les autres barragistes s’appèteront à en découdre dans un week-end probablement très disputé, les Auvergnats lèveront le pied, pour emmagasiner de la fraicheur et de l’explosivité. « Il n’est pas question de jouer la demi-finale avant de rentrer sur la pelouse bordelaise », précise le coach des « jaune et bleu ». « Nous devons optimiser notre préparation » et après une grosse charge physique, l’heure viendra aux ultimes ajustements et à la stratégie. Les derniers jours seront ainsi consacrés aux détails et à la précision que nécessitent le jeu des hommes de Franck Azéma. Après le physique, ce sera au tour de la tête de prendre le relais afin de se présenter au Matmut Atlantique dans les meilleures dispositions possibles, les jambes fraiches et les idées claires, le tout baigné dans une excitation et une envie qui font des phases finales le meilleur moment de la saison.

 

 

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