La cérémonie civile qui a précédé l’enterrement de notre ancien président, René Fontès, a été marquée par la prise de parole de son successeur et actuel président de l’ASM Clermont Auvergne, Eric de Cromières. En voici le message dans son intégralité.

« Mon cher René,
Tu me permettras dans ce petit mot de mélanger quelque peu les souvenirs des époques Michelin et ASM.
La première chose qui m’a frappé dans ta personnalité est ta volonté d’obtenir des résultats dans le temps. Donc opiniâtreté, persévérance servie par une force de conviction et de persuasion rarement rencontrée.
Voici quelques anecdotes illustratives :
1988 : en 24 heures, tu parviens à nous faire partir (Béatrice, moi et 4 enfants) de Belgique où nous étions juste installés depuis 15 jours pour les USA.
2005 : Tu réussis à convaincre Vern Cotter de rejoindre le Club par un coup de fil dont l’histoire ne dira jamais s’il dura 2 heures… ou la nuit comme le suggère la légende.
De 2010 à 2012, tu fais le siège des gérants de Michelin et de moi-même, pour que je finisse par accepter de prendre ta suite. Merci de m’avoir un peu bousculé car j’en suis très heureux aujourd’hui.

Tu prends la présidence de l’ASM en 2004 avec toute l’expérience acquise chez Michelin durant 40 ans mais avec une absence de connaissance du monde du rugby presque totale. Tu sauras très rapidement t’entourer ; mais surtout tu mets en évidence tes qualités d’analyse, de perspicacité, de finesse afin de cerner, très vite, le monde multifacette dans lequel se meut un président de club avec toutes les composantes sportives, médiatiques mais aussi les partenaires, supporters, fédération, ligue, politique, etc…
Dès 2004, tu as constitué ta garde rapprochée avec Jacques Pineau et Jean-Marc Lhermet suivis de Vern Cotter en 2006 pour lancer le club dans sa grande aventure : la quête du Graal : le bouclier de Brennus. Ce faisant, tu n’oublies pas de donner au club des assises pérennes.
Tu sais trouver les solutions et prendre les risques financiers pour faire construire les Tribunes Edouard et Phliponeau qui donnent au stade sa physionomie actuelle. Dans le même temps, tu rapproches le club des collectivités territoriales et c’est ainsi que nous deviendrons ASM CA, l’ASM Clermont Auvergne. Tu crées ASM Entreprises en Mêlées pour nos partenaires afin de permettre de consolider autour du club leur esprit entrepreneurial et de développer leurs échanges économiques. Tu inities l’Interclubs qui permettra à nos milliers de fan de se réunir dans une structure efficace dans laquelle ils peuvent s’entendre et agir. Je me dois également de mentionner l’ouverture vers les anciens du clubs et son président Jean-Pierre Romeu mais aussi celle du conseil d’administration plus diversifié qu’intègre Isidore Fartaria.
En 2010, après 3 finales perdues, l’objectif suprême est atteint, l’ASM décroche le prmier titre de Champion de France de son histoire. Tu es et resteras, Mon Cher René, le Président par qui le bouclier a enfin rejoint l’Auvergne et la place de Jaude.

Les structures que tu as mises en place sont encore les nôtres, aujourd’hui. Nous t’en sommes infiniment reconnaissants. Tout ceci illustre bien la vision et la capacité de mise en place qui étaient les tiennes. Ces qualités sont immensément reconnues dans le monde qui nous entoure. J’en veux pour preuve la présence du Président de la Fédération, de la Ligue, de tous tes collègues du bureau, des membres du comité directeur, des dizaines de messages reçus par nos amis présidents de club. J’en profite pour les remercier de leur présence et de leurs témoignages.

Tu vas nous manquer René, tu nous manques déjà.

Lors de notre assemblée des présidents, mercredi 13 mars février, qui fut notre dernière rencontre, tu me donnais des nouvelles de tes parisiens et thaïlandais, de leur futur appartement, des travaux que supervisait Astrid. A travers ces nouvelles, on sentait bien malgré ta pudeur naturelle, combien tous, Alexia et Andrew, Mylène et Tony ainsi que leurs enfants dont tu étais proche, comptaient pour toi et à quel point tu en étais fier.

Quant à toi, Astrid, tu sais combien tu étais sa dame de cœur et combien il était admiratif, entre autres, de tes talents de femme de théâtre.

René a quitté notre grande scène terrestre mais soyez sûr qu’il restera avec vous, sa famille, et avec nous dans nos cœur. »