Après 4 mois d’absence, Alexandre Lapandry a fait son retour à la compétition, samedi dernier face à Bordeaux. Malgré ses 13 sélections tricolores et plus de 230 matches avec l’ASM, ce grand joueur plein d’humilité ne grille pas les étapes et sait que seul le temps de jeu à venir lui permettra de retrouver son meilleur niveau et l’importance qu’il ne manquera pas d’avoir dans les mois à venir. Interview…

Alexandre, après 4 mois d’absence tu as fait ta reprise samedi dernier contre l’UBB comment as-tu vécu cette période ?

Ce n’était pas vraiment facile car je n’avais jamais été arrêté aussi longtemps durant ma carrière. J’ai du prendre mon mal en patience. J’ai d’abord soigné cette fracture de la main avant de me blesser à quelques jours de ma reprise programmée. Une blessure musculaire au mollet, une première également, je n’avais jamais connu ce genre de blessures. J’ai du faire aux sensations et patienter pour retrouver les terrains. Je suis très content d‘avoir retrouvé la compétition, content également des sensations. Rugbystiquement ce n’était que du plaisir par contre au niveau du rythme c’est toujours compliqué. Tu as beau faire tous les entrainements que tu veux, rien ne remplace le terrain et quand tu reprends la compétition tu as toujours l’impression que tout va très vite.

Tu t’en es pourtant bien sorti avec déjà un rôle important dans l’alignement et un essai en fin de match…

Oui franchement, c’est assez anecdotique, je suis là au bon moment et il ne reste plus grand-chose à faire. Cela dit, j’avais discuté avec mon père avant mon retour au terrain et je lui avais dit « ça a mis du temps mais je sens que je vais marquer à mon retour » … ça a pas loupé. (Rires) En tout cas, j’ai retrouvé le plaisir de jouer au rugby et de défendre les couleurs de mon club : c’est le plus important.

Qu’est ce que tu as envie de retenir de ce mach face à l’UBB ?

Je crois qu’il y a eu une grosse production de jeu de part et d’autre, parfois au détriment de la qualité. Nous avons produit pas mal de déchets et il faudra absolument remédier à cela avant d’aller au LOU, dimanche prochain. Ce fut un scénario de match de reprise avec une entame compliqué. Nous sommes conscients qu’il y a du pain sur la planche et de nombreuses choses à corriger, mais il faut aussi se satisfaire de ce succès supplémentaire qui nous permet de rester dans le haut du tableau.

Le LOU reste sur 4 succès consécutifs en Top 14 dont un dernier à Paris qui laisse présager d’un déplacement plutôt coriace…
Oui bien sûr, c’est bien à quoi nous nous attendons. Les Lyonnais vont nous imposer un gros combat et auront probablement l’intention de ralentir nos ballons. C’est quand nous avons le ballon que nous sommes le plus dangereux, les équipes le savent et font tout pour nous empêcher de mettre nos systèmes en place. Ce sera une bataille pour contrôler le rythme de la rencontre et il faudra être très performants dans les rucks et notre conquête directe pour espérer faire un résultat à Lyon. Nous savons qu’il faudra monter d’un cran par rapport à notre dernière prestation pour rivaliser.

Quelles sont les principales qualités de cette équipe dirigée par Pierre Mignoni ?
Les Lyonnais nous ont posé de gros problème dans les rucks lors du match aller. Tous les postes sont désormais doublés et les qualités sont partout. Cette équipe du LOU ne fait que progresser. Elle s’est invitée dans les 6 meilleures équipes françaises la saison dernière, ils ont découvert la grande Coupe d’Europe. Ils confirment cette saison qu’ils sont bien à leur place. Nous allons affronter un concurrent direct ni plus ni moins.

Dans cette période sans internationaux qui durera encore quelques semaines, vous êtes-vous fixés des objectifs ?

De l’ambition surtout, nous avons un effectif qui doit nous permettre, malgré les absences de nos internationaux, de jouer tous les matches avec l’ambition et l’envie de les remporter. Nous voulons jouer cette période à fond, à domicile comme à l’extérieur avec l’objectif minimum de rester dans le haut du classement. Nous ne sommes pas les seuls à faire une bonne saison, et il n’est pas question de lever le pied. Toulouse mène la danse pour l’instant, il faut rester au contact.

Ton retour tombe au bon moment à une période où le groupe aura besoin de ton expérience …

(Il coupe) Franchement, je prends cela avec beaucoup d’humilité. J’ai quelques années de Championnat dans le rétroviseur mais je n’ai jamais utilisé cela pour me sentir légitime de quoi que ce soit. Pour moi l’exemplarité passe toujours par le terrain et c’est par là que je dois revenir en aide au groupe. La période à venir doit me permettre de revenir à mon meilleur niveau. C’est ce que je vais me concentrer à faire en toute humilité dès que je vais avoir l’occasion de m’exprimer sur le terrain. Mes responsabilités dans le groupe reviendront naturellement en fonction de ce que je ferai sur le terrain.

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