Le déplacement à Castres ouvrira une période internationale qui rendra l’effectif complet à Franck Azéma que le week-end du 23 mars (déplacement à Agen). D’ici là 5 matches de Top 14 sont au programme et pas question pour les « jaune et bleu » de simplement absorber cette période en courbant l’échine. Forts d’une dynamique et d’une grosse cohésion au niveau de l’effectif, les Auvergnats ont l’ambition de rester conquérants dans les deux mois à venir. Un premier test les attend, dès cette semaine chez des Castrais probablement revanchards…

« C’est en se brûlant que l’on apprend que c’est chaud » dit-on… Le coach clermontois qui n’en est pas à sa première période de doublons reconnait avoir mal vécu la dernière, durant le Tournoi 2018. Il en a, ainsi, relevé les principaux facteurs qui peuvent conduire à une situation périlleuse en prenant soin de s’en prémunir, autant que possible… « D’abord, il est important de se faire un petit matelas en débutant du mieux possible la saison. Il faut ensuite aborder cette période dans une dynamique positive. Enfin, il faut pouvoir aborder ses semaines avec un effectif solidaire et dense. » Dans tous ces points les « jaune et bleu » ont répondu présent : en faisant le meilleur début de saison de leur histoire, en étant sur une dynamique impressionnante (dernière défaite à la Rochelle, début octobre) et en ayant pu garder une infirmerie raisonnable (où certains blessés de longue date pourront venir renforcer le groupe dans quelques semaines). Ainsi, Clermont veut garder de l’ambition durant cette période et pas question de « simplement absorber ». Le coach auvergnat veut que son équipe « reste conquérante et ait l’ambition d’aller chercher des victoires chaque semaine ». Cela commencera par un voyage à Castres périlleux où les Auvergnats se savent attendus. « Les Castrais cultivent cet état d’esprit combattant qui fait leur force depuis plusieurs années. Quand on entend qu’ils sont « pénibles » c’est forcément un compliment dans le vocabulaire du rugby. Du 1 au 15, nous savons qu’ils ne lâcheront rien et qu’ils auront un très gros tempérament. » Largement battus lors du match aller, la date du match retour avait été cochée dès la salle de presse par le coach du CO, Christophe Urios… « Cela fait partie du jeu, reconnait Franck Azéma. Ils ont le droit d’être focalisés sur ce match retour, cela nous promet une belle réception et nous devrons nous préparer en conséquence ».

« Quand ils avaient gagné au Michelin, il y a deux ans, je ne me souviens pas avoir vu des Tarnais faire la gueule … »

Parmi les Clermontois, les deux Rémi(y) retrouveront des visages familiers au bord de l’Agout. Ils pourront également véhiculer une certaine méfiance vis-à-vis de ce qui attend les « jaune et bleu » sur la pelouse de Pierre Fabre. « Je connais bien la maison, confie l’ailier clermontois. Ça va être rude. Les Castrais sont repartis vexés du match aller. C’est normal, mais ils ont dû cocher immédiatement la date du match retour et il faudra s’attendre à être reçus comme il faut. De notre côté, nous arrivons à la fin d’un bloc de 10 matches où nous avons su construire une dynamique intéressante, il faut se donner les moyens de bien finir. » « Certains sourires » avaient même déplu aux Castrais selon leur manager … Rémi Lamerat, lui, ne se souvient pas avoir vu « beaucoup de joueurs faire la gueule après la victoire du CO sur la pelouse du Michelin la saison précédente. » Pour le centre international, ces réactions épidermiques doivent être prises comme une « forme de respect ». « C’est de bonne guerre. Je sais comment le club fonctionne, j’y ai passé 5 années formidables et j’y garde de nombreuses attaches. Castres est un grand village mais c’est aussi un grand club. On entretient le combat du petit contre les gros même si le CO a démontré qu’il faisait partie des grands clubs et qu’il gagnait des titres. A Castres on se dit que tout est contre nous, que le jeu ne fait pas rêver, mais c’est une façon d’aller chercher de la motivation parce qu’en réalité chaque saison, les Castrais sont au rendez-vous des phases finales, ils sont champions de France en titre, alors ils n’ont rien à envier à personne et sont supérieurs à beaucoup d’autres clubs. »

Sur une terre jamais très fertile pour les Auvergnats, un très solide test attend les « jaune et bleu » qui étrenneront leur configuration « doublons » avec laquelle ils devront évoluer pendant une bonne demi-douzaine de semaines.