Les connaissances faites avec ces joueurs roumains lors du match aller au Michelin ont donné quelques indications au « jaune et bleu » sur la manière d’aborder le prochain déplacement à Timisoara. Déjà bien présents dans le combat en Auvergne, les Roumains devraient continuer de vendre chèrement leur peau dans les phases d’affrontement : un passage obligé pour les hommes de Franck Azéma s’ils souhaitent donner du rythme à cette rencontre et déborder leurs adversaires…

Finalement si on fait abstraction de « l’exotisme » du voyage qui attend les Clermontois et le faible engouement que suscite le Rugby en Roumaine, la préparation de cette troisième journée de Challenge Cup ne diffère pas vraiment des autres semaines de travail au centre d’entrainement des « jaune et bleu » à l’exception près du peu de vidéos dont disposent les Auvergnats sur leurs adversaires. Et pour cause : les Roumains n’ont joué qu’une seule rencontre, dans l’anonymat du championnat local, depuis leur venue en Auvergne ; les images tournent donc en boucle sur les deux seuls matches de Challenge qui constituent la base de travail des analystes vidéo du club. « C’est vrai que nous n’avons pas beaucoup de matière confirme le coach, Franck Azéma, mais cela nous suffit pour voir ce qui sera important dans cette rencontre. Lors du match aller, les joueurs de Timisoara nous avaient posés quelques soucis au niveau de l’impact, de la densité. Il faudra rivaliser dans ce domaine pour atteindre notre objectif qui est de pendre un maximum de points dans les deux semaines à venir pour rester dans les clous vis-à-vis de ce que nous nous sommes fixés. » Après la victoire à Montpellier et fort d’une première place en Top 14, le staff clermontois devrait faire pas mal tourner l’effectif pour reposer ceux qui ont beaucoup donné ces dernières semaines (les internationaux notamment) et aussi entretenir l'émulation collective du groupe auvergnat. « Ces matches de Challenge nous donnent l’opportunité d’impliquer au maximum notre effectif tout en gardant les mêmes intentions. L’opportunité sera donné à des joueurs de montrer que nous restons tous sur la même trame quelle que soit l’équipe alignée. Nous devons du respect à cette équipe de Timisoara qui va nous accueillir mais aussi vis-à-vis de nous-mêmes et des supporters qui feront le déplacement » précise le directeur sportif des « jaune et bleu ».

Pour Peter Betham, déjà auteur de trois essais lors des premiers matches de Challenge, ce déplacement en Roumaine constitue un « véritable challenge mental pour le groupe qui devra rester mobilisé pour garder la même intensité qu’à Montpellier ». « Il va y avoir de jeunes joueurs, des internationaux, précise l’Australien en grande forme depuis le début de la saison, c’est très intéressant de faire en sorte que tout le monde joue bien ensemble. Ce sera une première en Roumanie, franchement c’est une super opportunité pour nous de jouer là-bas et de donner une belle image de notre rugby. » Une chance également pour les jeunes joueurs comme Michaël Simutoga de grappiller de précieuses minutes de jeu. « Tout au long de la saison nous nous préparons pour être opérationnels et performants au moment où les coachs font appel à nous. Il n’y a pas forcément de pression, plutôt du plaisir à être sur le terrain et contribuer à l’avancée de la saison de l’équipe. Lors du match aller, les Roumains ont joué avec beaucoup de cœur et je pense qu’ils mettront au moins autant d’envie et d’agressivité sur leur pelouse. Il faut que nous nous préparions à cela en ayant beaucoup de respect vis-à-vis de ce rugby physique qui nous sera proposé. » « A niveau d’engagement égal, nous sommes au-dessus de cette équipe, poursuit Yohan Beheregaray, mais le rugby commence devant et si nous ne mettons pas les bons ingrédients nous pouvons tomber dans un faux rythme et nous compliquer l’affaire. A titre collectif ce sera important d’avoir un niveau d’exigence élevé, ensuite tous les joueurs qui seront sur le terrain auront à cœur de montrer que l’on peut compter sur eux. » Le contexte sera bien loin des grands stades européens dans lesquels les Clermontois ont récemment brillé, qu’importe précise le jeune talonneur clermontois « il y aura peut-être moins de monde que lors de certains entraînement aux Gravanches, mais le plus important sera ce que nous sommes capables de produire sur le terrain, le contenu de notre rencontre… et même si cette compétition est moins prestigieuse que la grande Coupe d’Europe, si il y a un titre au bout, il sera tout aussi beau. » Le chemin pour l’obtenir passe par un lointain déplacement à Timisoara où Franck Azéma et ses hommes n’ont pas l’intention de faire du tourisme…