Le troisième ligne centre du FC Grenoble, Loïc Godener, croisera pour la première fois de sa jeune carrière les Clermontois, samedi à 14h45 sur la pelouse du stade des Alpes. Pas impressionné et encore moins stressé, le meilleur porteur de balle du Top 14 aborde cette rencontre avec beaucoup de plaisir, impatient à l’idée de se confronter « à la meilleure équipe de France actuelle » selon lui. Interview…

Vous venez de ramener d’Agen vos 2 premiers points en déplacement, qui plus est chez un concurrent direct. Est-ce que cela suffit à votre satisfaction ou existe-il des regrets par rapport à cette rencontre que vous auriez pu gagner ?
Il y a forcément de la déception car nous avons dominé la première période de façon trop stérile, en manquant de réalisme. Au final nous ne nous en sortons pas si mal avec ce match nul que nous sommes allés chercher en toute fin de rencontre. La déception vient surtout du fait que nous n’avons pas su jouer notre jeu, nous n’avons pas assez tenu le ballon et beaucoup trop subi pour espérer mieux que ces deux points ramenés.

Votre pack et notamment votre mêlée ont été très performants face à Agen, de bon augure au moment de rentrer dans un rugby qui devrait se restreindre avec les conditions hivernales ?
Oui évidemment, nous avons aussi la chance d’avoir une arme comme Gaëtan Germain qui est capable d’enquiller des pénalités de très loin. Cela nous a vraiment soulagés, maintenant, il faut continuer de nous appuyer sur ce qui marche bien et aller vers plus de possession de balle et d’initiative pour imposer notre jeu.

Le FCG a perdu ses deux premiers matches à domicile avant de se rattraper face à Perpignan et Bordeaux. Y-avait-il besoin d’un temps d’adaptation pour absorber le passage de la Pro D2 au Top 14 ?
Oui, c’est certain. Nous avons eu beaucoup de changements et je crois que nous avons eu besoin d’un peu de temps pour intégrer tout le monde et assimiler nos systèmes. Face à Pau et Toulouse, nous ne sommes pas passés loin, mais il est clair qu’il existe une réelle différence entre les deux niveaux professionnels. Tout va beaucoup plus vite et la moindre erreur se paye cash. En Pro D2, il existe toujours un moyen de rattraper le coup, pas en Top 14. Une erreur et le match peut basculer dans le mauvais sens, cela demande beaucoup plus de précision, de concentration, d’exigence…

Dans quel secteur votre équipe peut-elle encore progresser ?
(il hésite) Franchement, c’est difficile de sortir un point, on doit progresser dans tous sinon nous serions en tête du championnat. Il faut regarder la réalité, notre objectif est de jouer le maintien. Nous pouvons, et nous devrons, progresser dans beaucoup de secteurs pour y parvenir car le championnat promet d’être très serré.

Vous êtes actuellement 11ème du championnat avec 12 points, et déjà 9 points d’avance sur Perpignan. Est-ce un duel sur lequel vous allez vous focaliser ou allez-vous regarder plus loin que cette place pour assurer le maintien ?
Nous nous focalisons sur nous-mêmes, nous ne sommes pas en bataille avec l’USAP, nous cherchons à gagner le plus de matches possibles, à aller chercher un maximum de points. Viser le Top 6 serait se mentir, Toulon n’est pas à sa place et nous savons tous qu’ils vont se réveiller et qu’ils vont vite sortir de cette zone. Nous sommes prêts à batailler chaque week-end pour nous éloigner de la zone dangereuse… et en tout cas, ne plus y être à la fin de la saison, c’est notre objectif.

Quel regard portez-vous sur les Clermontois qui se présenteront samedi ?
C’est le leader tout simplement : la meilleure équipe de France actuellement celle qui produit le plus de jeu et se montre la plus efficace. C’est une chance pour nous de se confronter à une équipe comme l’ASM. Quand j’étais plus jeune, je regardais cette équipe jouer, Elvis Vermeulen était un joueur que j’appréciais beaucoup, samedi nous les aurons face à nous, franchement ce sera un vrai plaisir. Et il ne sera pas très difficile d’aller chercher de l’envie pour se mesurer à une équipe comme-celle que nous aurons face à nous.

Ils seront tout de même amputés d’une bonne demi-douzaine de joueurs…
Clermont reste Clermont, c’est un club qui recrute que de façon très ciblée, tous les joueurs sont là depuis longtemps et se connaissent parfaitement, franchement Clermont est probablement le plus gros collectif de France et je ne me fais aucun souci pour eux, personne ne sera à côté des systèmes, ils ont l’habitude des rotations, et peu importe les joueurs qui seront face à nous, je suis certain que ce sera une équipe très compétitive qui mérite sa place de leader.

Est-ce une énorme pression de recevoir le leader ou est-ce plus important, finalement, de jouer des concurrents directs…
Pourquoi aurions-nous la pression ? Clermont vient de mettre 40 points au champion de France en titre, il n’y pas 50 questions à se poser, nous devons nous lâcher et jouer notre jeu. A la fin de la rencontre nous verrons bien ce qu’il nous reste à travailler. Franchement, je ne pense pas que nous allons jouer notre saison sur ce match, il faudra juste jouer sans complexe notre rugby et voir si nous pouvons faire quelque chose et prendre des points.