Samedi, les Clermontois se déplaceront à Marcel-Deflandre où flotte encore le cruel souvenir des 51 points encaissés lors de leur dernière venue. Conscients de l’excellence de l’attaque des Maritimes qui truste toutes les meilleures statistiques dans le domaine depuis le début de la saison (nombre de passes, offloads, défenseurs battus ou nombre d’essais marqués…), les hommes de Franck Azéma devront s’appuyer sur leurs standards actuels au niveau de la défense et de la conquête pour éviter les déferlantes atlantiques qui viennent frapper ceux qui ont la nonchalance de venir les mains en haut du guidon à Deflandre…

Qu’on ne s’y trompe pas, il y a bien 2 visages pour les Maritimes : celui d’une équipe en déplacement, longue au démarrage, incapable de concrétiser lors de la première période et obligée de courir après un score bien trop lourd pour espérer ; et ce roc dressé face à l’océan et défendu par 16 000 supporters qui passe entre 30 et 40 points à tout le monde depuis plusieurs saisons. Franck Azéma et ses hommes affronteront le second, le plus rude. « Nous savons où nous allons mettre les pieds », prévient Franck Azéma. « Nous connaissons bien l’atmosphère de ce stade. Il n’y aura pas de surprise, le contexte nous sera hostile : ce sera un bon test. D’autant que nous avons toujours dans un coin de la tête les 50 points que nous avions encaissés l’an dernier dans un match où nous n’avions pas existé. Il sera intéressant de voir quelle sera notre attitude sur ce match, si nous sommes capables de rester constants au niveau de notre comportement. Ce n’est pas le moment de s’endormir. » Ainsi le coach des « jaune et bleu » n’a pas l’intention de solder son bilan de début de saison après la victoire bonifiée face au RCT, acquise de haute lutte la semaine dernière, mais bien de poursuivre son évaluation lors de cette 7ème journée de championnat. « La semaine prochaine démarrera une nouvelle compétition, il sera alors temps de dresser un premier bilan », confirme Franck Azéma… mais « pas avant ce dernier rendez-vous ».

" Marcel-Deflandre : un endroit fabuleux pour jouer au Rugby ! "

Personne n’a envie de galvauder ce dernier déplacement du premier bloc Top 14 et surtout pas Benjamin Kayser qui a encore bien en tête « la dernière déculottée » en Charente-Maritime. « On essaye de ne pas trop penser à ce match de la saison dernière, mais ce fut quand même assez violent de prendre autant de points en une mi-temps, de prendre une bonne brassée à la mi-temps sans pouvoir vraiment réagir lors du second acte ! Cela ne fera pas toute notre motivation mais cela comptera forcément, comme la frustration de n’avoir pas vraiment bien gérer nos deux derniers déplacements à Pau et Bordeaux où nous aurions pu mieux faire. » Voilà pour le mauvais côté des choses, mais le talonneur clermontois n’oublie pas de contrebalancer ces propos par la motivation positive qui accompagnera ce déplacement. « A côté de cela, et pour tous les joueurs de Rugby, les déplacements à Marcel-Deflandre sont de grands moments. C’est un endroit où l’on ressent la passion où l’on a envie d’être sur le terrain. Nous allons nous frotter à la meilleure attaque du championnat, ce sera un nouveau test. » Alexandre Lapandry, remis de son choc à Bordeaux sera du déplacement à la Rochelle et partage avec son talonneur l’envie d’être sur la pelouse de Marcel-Deflandre. « C’est un public qui se rapproche beaucoup du nôtre, un endroit fabuleux pour jouer au Rugby. Maintenant il ne faut pas se tromper, nous ne serons pas accueillis avec des bouquets de fleurs. Les Rochelais n’ont pas pris le moindre point à l’extérieur et ont besoin de capitaliser chez eux. De notre côté, nous avons bien l’intention de rester sur la bonne dynamique construite depuis le début de la saison, cela promet une belle rencontre ».

Après avoir engrangé 24 points lors des 6 premières rencontres (l’équivalent de 6 victoires au petit jeu des bonus), les Auvergnats ne veulent pas en rester là et plus que la première place au classement qui est encore bien anecdotique à cette période de l’année, ils veulent surfer sur la confiance et continuer de bâtir son jeu, comme le confirme le talonneur « jaune et bleu » : « Nous sommes bien placés pour savoir que cette place de leader n’apporte pas grand-chose si ce n’est l’opportunité de se qualifier. Pour l’instant, il n’y a pas un écart abyssal entre le premier et le septième et nous savons que tout peut aller très vite. Alors, nous restons concentrés et appliqués sur ce que nous avons à faire avec beaucoup d’humilité. » Un sentiment partagé par Alexandre Lapandry qui sait, lui aussi, que tous les points pris tôt ne sont plus à prendre et que « l’hiver peut être rude ! » … En attendant, ce sera l’été indien au bord de l’Atlantique où l’on annonce, samedi, de belles éclaircies et plus de 20°C, à eux d’en profiter !