A quelques jours de reprendre le chemin de la compétition (face à Agen, samedi à 17h15 sur la pelouse du Michelin) Franck Azéma revient sur les huit semaines de préparation vécues avec son équipe. Même si certains signes sont prometteurs, le coach clermontois refuse de faire un bilan de cette période. Pour cela, il attendra, les faits … et quelques matches de Top 14, histoire de prendre le temps de juger le comportement de ses joueurs. Entretien…

Franck, nous sommes à quelques jours de la reprise de la compétition, quel bilan tires-tu des 8 semaines de préparation ?
Le bilan, je ne le ferai qu’après 2 ou 3 matches de Top 14. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons nous rendre compte, réellement, de la qualité de ce que nous sommes capables de produire. C’est vrai pour le rugby mais aussi pour le physique. Il n’y a que dans l’adversité que nous pourrons juger à tous les niveaux où nous en sommes. Jusqu’à présent, je vois beaucoup d’investissement depuis la reprise le 2 juillet avec l’implication de tous et une remise en questions collective, maintenant la seule chose importante sera de voir le résultat et la manière de faire à balle réelle, en compétition. Nous avons remporté deux matches de préparation face à Toulon et le Canada, mais cela ne nous apporte rien au moment de démarrer le Top 14. Nous repartons à zéro et la seule chose qui compte, c’est maintenant. C’est toujours mieux de préparer notre reprise dans ces conditions, mais tout le monde doit avoir en tête que la vérité, nous ne l’aurons qu’après deux ou trois matches de championnat. Là, nous saurons comment nous nous comportons collectivement dans la difficulté, car nous allons en rencontrer, dans le combat et quelles sont les valeurs que nous véhiculons.

« Après la saison passée, nous nous sentons un peu débiteur vis-à-vis de notre public et nous avons envie de leur apporter quelque chose de positif, l’envie de vivre de belles choses ensemble. »

Vendredi, à Issoire, on te sentait un peu déçu… pas de ton équipe mais plutôt du niveau de l’opposition offerte par le Canada…
Oui, on ne peut pas leur en vouloir, ils ont fait avec le maximum de leurs moyens du moment, mais c’est vrai qu’il est difficile de tirer des enseignements de cette rencontre. Il y a tout de même des choses intéressantes comme l’arbitrage de Monsieur Ruiz qui nous a permis de nous mettre en éveil sur les recommandations du moment, notamment les zones de ruck ou les phases de plaqueur-plaqué. Merci à lui, pour ça, merci aussi Canada de nous avoir mis la pression dans ce secteur lors de la deuxième mi-temps. On connait les qualités de l’équipe d’Agen, ils l’ont encore prouvé ce week-end à la Rochelle en poussant les Maritimes jusque dans leurs derniers retranchements. Nous ne doutons pas de leur état d’esprit avant de venir ici, au Michelin, nous sommes prévenus !

Est-ce que tu ressens de l’impatience dans le groupe au moment de retrouver la compétition ?
Bien sûr, cela fait huit semaines que nous travaillons pour cela. Il y a eu une grosse coupure suivie d’une longue période de préparation, maintenant nous ne sommes qu’à quelques jours de retrouver les vraies sensations, celles pour lesquelles nous aimons ce sport. Samedi, nous retrouverons le Michelin, notre public, ceux qui ont été là dans les moments difficiles de la saison dernière. Nous nous sentons un peu débiteur vis-à-vis de cela et nous avons envie de leur apporter quelque chose de positif : l’envie de vivre de belles choses ensemble.

L’an dernier tu as parfois été obligé de « bricoler » un peu avec ton effectif en raison des absences. Tu vas démarrer la saison en étant quasi-complet, cela change la donne…
Nous ne sommes pas encore au complet puisque les internationaux ne seront pas opérationnels, en revanche nous avons beaucoup de densité et de répondant au niveau des entrainements. Rien à voir avec ce que nous avons pu connaitre dans un passé récent. Tout le monde est sur la même ligne au moment de démarrer la saison, nous sommes impatients de voir ce que les joueurs vont livrer sur les premiers matches.

Ces deux matches de préparation ont permis de laisser entrevoir de belles promesses comme le retour en forme de Raka, l’éclosion de nouveaux jeunes joueurs comme Sam ou Alexandre Fischer…
Pour moi, il n’y a pas de questions d’âge, de statut, de sortir des espoirs ou pas… Ce qui m’importe est ce que le joueur soit capable d’apporter pour l’équipe là, dans l’instant. Sa faculté d’être altruiste et de se mettre au service du collectif. Que tu sois jeune ou pas, c’est cette mentalité là que nous recherchons et que nous essayons de développer. Nous composerons l’équipe en fonction de cela et bien sûr de l’état de forme du moment.

Tu as mis l’accent, depuis votre reprise en juillet, sur l’esprit « conquérant » qui doit animer ton équipe en ce début de saison…
(Il coupe) J’espère que nous serons là-dedans ! Nous ne le saurons que samedi soir. A nous de montrer que nous avons envie d’être reconnus avec ces qualités-là.

Il reste encore quelques places (à partir de 14 €) pour assisiter à la rencontre face au SU Agen, réservez dès maintenant...