Épidémie, détection, isolement, petits groupes et préparation tronquée, il en faut encore davantage pour faire du déplacement au Michelin un match comme les autres pour des Brivistes « pas encore complètement sauvés » et tout sauf « découragés » comme nous l’explique le seconde ligne corrézien, Dan Malafosse. Interview… 

 

Comment décrirais-tu les dernières semaines ?

Par le mot « adaptation ». Nous n’avons fait que cela durant les dernières semaines. Ce n’est évident pour personne, nous avons suivi, un peu au jour le jour, les recommandations de la commission de la LNR afin de reprendre le plus vite possible. La LNR est probablement mieux rodée et plus réactive qu’en début de saison. Beaucoup de clubs y sont passés, nos staffs sportif et médical ont su nous guider mais nous savions à quoi nous attendre.

 

La préparation n’est tout de même pas idéale…

Non, mais nous n’avons pas envie de nous servir de cela comme d’une excuse. Nous avons envie de reprendre le championnat là où nous l’avions laissé, en étant compétitifs. Nous ne sommes pas encore mathématiquement sauvés et notre ambition et de valider ce maintien au plus tôt. Ce qui a été le plus compliqué fut de ne pas vraiment avoir de visibilité sur les entrainements en passant de l’individuel aux petits groupes, à 10, 15, 30, 50 nous ne savions plus trop. Même si nous avons été à l’arrêt durant 4 semaines, je ne pense pas que les automatismes soient perdus ou en danger. Nous avons tous les codes depuis un an, la principale inconnue réside dans notre état physique. Comment allons-nous digérer cette période anormale pour un sportif de haut-niveau ? Nous le saurons vite, notre envie est de répondre présent, nous ne sommes pas encore maintenus, je le répète. Même si ce n’est peut-être pas le pire moment de la saison pour faire une « pause », il n’y en a pas de bon, ce fut pénible à gérer.

 

Les moments de difficulté peuvent aussi être des leviers pour accentuer la cohésion…
Franchement, je n’en sais rien. Nous ne sommes pas des ingénieurs du Rugby. Ce que je sais c’est que nous allons reprendre la compétition après 4 semaines sans match, par un Derby que tout le monde a envie de jouer. 

 

Ce match face à Clermont lance une série de 4 rencontres que vous devrez enchainer en 15 jours seulement. Penses-tu que ce puisse être préjudiciable vis-à-vis de vos ambitions en cette fin de saison ?

Si on gagne les 4 matches, on dira que c’était une chance de se régénérer à cette période de l’année, si on perd les 4 on dira le contraire et que le Covid a pénalisé notre fin de saison… Nous avons déjà été confrontés à ce genre d’enchainements autour de Noël et cela nous avait plutôt bien réussis puisque nous étions allés nous imposer à Agen et à Castres. On a su profiter de cette série et on lui doit peut-être une partie de notre position actuelle au classement.

 

Tu as parlé plus tôt du derby, garde-t-il toute sa saveur malgré le contexte ?

Pour le club de Brive, oui. Ce match garde, pour nous, un caractère particulier. « Coujous / Jaunards » cela restera une opposition à part pour notre environnement. Même si l’épidémie a vidé les stades et que l’on fera avec les joueurs que l’on a pour cette rencontre, tout le monde a envie d’être sur la pelouse du Michelin et de défendre nos couleurs.

 

Clermont montre pas mal d’inconstance depuis le début de la saison. Est-ce une faille dans laquelle vous avez envie de vous engouffrer ?

Une faille ? C’est plutôt une petite fissure. Ce dont je me souviens, c’est que nous en avons pris 35 à domicile lors du match aller et que Clermont est bien installé dans le Top 6, sort d’un quart de finale de Champions Cup de haut niveau et possède toujours des joueurs de classe mondiale dans toutes ses lignes. Nous ne sommes pas en train de nous dire que nous allons jouer face à une équipe blessée.

 

Qu’est-ce que vous êtes en train de vous dire, alors ?

Que nous avons envie de jouer ce match et de réaliser une belle prestation. Nous n’avons pas envie de passer pour des « truffes » lors de ce derby. Nous allons à Clermont pour défendre notre maillot et offrir notre meilleure prestation, maintenant si nous nous accrochons et que nous avons une opportunité de les mettre en danger ou récupérer un point ou mieux, nous ne nous gênerons pas pour le faire.